La contrebande de carburant a causé la fermeture de plus de 50 stations-services dans les gouvernorats du Nord-Ouest et du Sud, outre la régression du chiffre d’affaires du secteur, a annoncé le président de la Chambre Syndicale Nationale des Gérants et Propriétaires des Stations-Service Mohamed Sadok Bedoui.
Au cours d’une conférence de presse tenue, mercredi à Tunis, le responsable a précisé que ces stations-service ont perdu 80% de leur chiffre d’affaires.
Les stations situées au centre du pays ont enregistré une perte de 60%, celles du Cap Bon (25%) et du Grand Tunis (10%), a-t-il fait savoir, ajoutant que les ventes du Gaz de Pétrole Liquéfié (GPL) ont baissé de 80%.
Evoquant l’aggravation du déficit financier des stations- service à cause de la régression des recette et de la hausse du coût de production, il a indiqué que les propriétaires ont licencié un nombre important de leurs employés.
Ces stations n’arrivent pas également à honorer leurs engagements vis-à-vis des sociétés de distribution et des banques, a-t-il encore ajouté.
Au cours de la rencontre, les représentants de la chambre ont appelé à appliquer la loi et à activer les textes réglementaires régissant la vente de carburant afin de lutter contre la contrebande. Le gouvernement assume l’entière responsabilité dans l’aggravation de ce phénomène, ont-ils estimé.
Ils ont par ailleurs exprimé leur étonnement quant aux tergiversations des directions concernées qui ont ignoré la revendication de la chambre relative à la tenue de réunions axées sur l’examen des problèmes du secteur, outre la non application des décisions du conseil ministériel tenu en 2013.
Le responsable a dans ce cadre évoqué une éventuelle grève des stations-service en cas de poursuite de ce phénomène qui se renforce jour après jour, selon ses dires.
La contrebande, contrôlée par des bandes spécialisées, ne se limite plus aux zones frontalières mais touche toutes les régions, a-t-il fait savoir.
Le responsable a par ailleurs dénoncé la vente de carburant de contrebande sur les routes principales, près des postes de police et des administrations, et ce, en absence de toute intervention des services concernés.
Ces produits de contrebande sont stockés dans des fermes agricoles et transportés dans des citernes et des bouteilles en plastique à bord de voitures sans matricules, a ajouté le responsable.
A noter que le nombre des stations-service est estimé à 900 employant près de 16 mille personnes (environ 60 mille familles).