Samir Annabi : Il n’est plus permis de lutter contre la corruption par une démarche traditionnelle

Mettre en place les mécanismes nécessaires pour être en phase avec les normes et standards internationaux en matière de lutte contre la corruption, tel est le principal objectif du séminaire sur:

« la lutte contre la corruption : méthodes spéciales d’enquêtes », organisé conjointement par le secrétariat d’Etat à la gouvernance et à la fonction publique et l’Union européenne. Une pléiade d’experts nationaux et internationaux ont pris part à cette manifestation qui se poursuit durant deux jours (20 et 21 mai 2014).

Introduisant les travaux du séminaire, Tarek Bahri, chargé de mission au secrétariat d’Etat à la gouvernance, a fait savoir que l’actuel atelier s’inscrit dans le cadre de la coopération entre le gouvernement tunisien et l’UE, via le programme d’appui à l’accord d’association et à la transition-P3AT, pour la mise en œoeuvre des mécanismes de lutte contre la corruption.

Il entre, également, dans le cadre de la stratégie mise en place par le gouvernement tunisien pour renforcer la gouvernance et la lutte anti-corruption. Sur le plan de la pratique, a confié Bahri à l’agence TAP, des démarches d’accompagnement ont été entreprises auprès des instances en charge des marchés publics, marchés qui représentent 18 pc du PIB, pour doter le nouveau Décret y afférent, de dispositions spécifiques à la gouvernance. Ce décret portant réglementation des marchés publics, paru le 13 mars 2014 dans le journal officiel de la République tunisienne (JORT), entrera en vigueur le 1er juin 2014.

« Un travail préalable a, notamment, été effectué au niveau de tous les secteurs pour définir les réformes prioritaires à engager et ce, dans le cadre d’un programme baptisé « Integrity Scan », a-t-il encore soutenu. De son côté, le président de l’instance nationale de lutte contre la corruption, Samir Annabi a, dans une déclaration à l’agence TAP, qualifié le séminaire d’occasion renouvelée d’échanger les vues et les expériences avec des pays européens du pourtour méditerranéen dans le domaine de la lutte anti-corruption.

« En observant les résultats et les avancées réalisées en matière de lutte contre la corruption dans des pays qui nous sont proches du point de vue culturel, il n’est plus permis de procéder par une démarche de lutte et de prévention traditionnelle », a déclaré Annabi. Passant en revue les principaux axes de travail identifiés sur le plan national en matière de lutte anti- corruption, Samir Annabi a parlé de mise en place d’un système national d’intégrité et de développement de mécanismes de lutte aux plans législatifs et institutionnels.

Il s’agit, également, de renforcer les capacités de l’instance nationale de lutte contre la corruption, ainsi que le rôle de la société civile, outre la consolidation des mécanismes de coordination, de communication et du caractère préventif de cette lutte, à travers la consécration des principes de bonne gouvernance.

A noter que le programme d’appui à l’accord d’association et à la transition (P3AT) est un programme d’appui institutionnel concu pour accompagner la mise en œuvre du partenariat tuniso-européen à travers l’échange d’expertises et de bonnes pratiques entre les administrations tunisiennes et leurs homologues européennes. Les experts s’accordent à dire que la corruption et la non-gouvernance coutent à l’économie tunisienne un manque à gagner équivalent à 2% de croissance.