L’ancien ministre de l’Intérieur Rafik Haj Kacem est sorti ce jeudi de prison et a été placé par sa famille dans une clinique privée pour y recevoir des soins.
Mais, rattrapé entre-temps par l’affaire dite « El Bratel », du nom d’un quartier de la Goulette, sa remise en liberté a failli tourner court. Son avocat, Me Imed Ben Hlima, s’est indigné du « fourvoiement de son client dans l’affaire El Bratel, bien que n’ayant jamais été inculpé dans cette affaire dont l’instruction en est à un stade avancé et dont les protagonistes avaient été tous remis en libertés », selon ses propres termes.
Ben Hlima a en outre critiqué, dans une déclaration à l’agence TAP, ce qu’il appelle « l’obstination » du juge d’instruction à vouloir entendre son client dans l’affaire El Bratel avant même l’heure fixée pour sa remise en liberté en rapport avec l’affaire des martyrs et blessés de la révolution, ce qui a eu pour résultat « la détérioration de son état de santé et son transfert à l’Hôpital Mongi Slim de la Marsa », a-t-il ajouté. Dès la sortie de son client de l’hôpital, le juge d’instruction a contacté la direction de la prison pour demander de le faire comparaître devant lui pour les besoins de l’instruction de l’affaire El Bratel, toujours selon la version de l’avocat.
« Bien qu’informé que l’état de santé de mon client ne lui permet pas de se rendre au tribunal, le juge d’instruction a délivré une commission rogatoire à la brigade de recherches d’El Aouina à charge pour elle de l’entendre en prison, ce qui n’a pas été possible en raison de la détérioration de son état de santé », a-t-il ajouté.
Selon Me Ben Hlima, le juge d’instruction a délivré jeudi matin, date initialement prévue pour la remise en liberté de son client au titre de l’affaire des martyrs et blessés de la révolution, un mandat d’amener à l’encontre de son client.
Sa famille qui avait pris ses dispositions pour le conduire en ambulance à une clinique pour y recevoir des soins a eu la surprise de trouver sur place des véhicules de la Garde nationale stationnés devant la porte de la prison pour le cueillir à sa sortie et le conduire au pôle judiciaire pour les besoins de l’instruction. « Après des tractations avec les gardes nationaux, il a été convenu que mon client reste dans l’ambulance pour être escorté par les véhicules de la Garde nationale jusqu’au bureau du juge d’instruction », a encore déclaré l’avocat.
« Face à la pression médiatique qui s’est fait sentir entre-temps, le juge d’instruction a décidé de remettre en liberté mon client aussitôt arrivé au pôle judiciaire pour être transporté ensuite à une clinique pour y recevoir des soins », a-t-il ajouté.
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