Tunisie – Kébili : Protestations sur la propriété des terres et l’emploi

Les contreverses ont ressurgi, entre les habitants des villes de Douz et de Zaafrane (Gouvernorat de Kébili) concertant la priorité à l’emploi dans les champs pétroliers au Sahara, au sud de la ville de Douz, et la propriété des terrains où seront effectués les prospections. Les différends ont conduit, mercredi, au blocage de la route reliant les deux villes, au niveau du lycée Al Imtyaz, à l’entrée sud de Douz, puis dans la zone de Tarfaya qui fait partie de la délégation de Douz sud. Maher Fekih, membre de la commission de l’emploi de la ville de Douz, explique les raisons de cette escalade, avec un mouvement qu’il “juge individuel et non-étudié accompli par des jeunes de la zone”.

il a indiqué, mercredi, au correspondant de l’agence TAP à Kébili, que “le blocage de la route s’explique par les retards observés dans le recrutement d’environ 400 jeunes des deux délégations de la ville de Douz, pour travailler sur les sites pétroliers de la compagnie Perenco”, conformément à l’accord établi avec cette entreprise, le 2 avril 2014, en présence de représentants de tous les habitants et des autorités régionales.

Cet accord concerne le recrutement d’agents temporaires et de cadres permanents, au sein des équipes de forage, avec la participation de la compagnie au soutien de la dynamique de développement et aux activités culturelles dans la zone.

Toutefois, des habitants de la ville de Zaafrane, dans la délégation de Douz sud ont refusé les clauses de l’accord, ce qui a retardé la prise de fonction qui aurait dû démarrer, au début de cette semaine, dans les champs pétroliers.

De son côté, le représentant des habitants de la ville de Zaafrane, Belgacem Ghénaoui, a indiqué au correspondant de la TAP qu’il “n’y a pas d’explication au blocage de la route par les habitants de la ville de Douz, ce qui a empêché les citoyens de vaquer à leurs occupations et les élèves de rejoindre leurs établissements scolaires”.

Il a expliqué que le conflit sur la propriété des terres de la zone de “Toual El Adhalil”, dans le Sahara, “n’est pas entre eux et les habitants de la ville de Douz, mais avec l’Etat qui tergiverse”, dans la délimitation des frontières des terres des Arouchs (Tribus) et la détermination de la partie habilitée à conclure des accords avec les sociétés pétrolières qui vont prospecter dans le Sahara.

Il a appelé toutes les parties à davantage de pondération et à ne pas basculer dans les troubles. Maher Fekih, a souligné, de son côté, que les terres objets du litige entre les deux villes relèvent du conseil de gestion de la délégation de Douz sud, selon le texte paru au Journal officiel de la République tunisienne (JORT), depuis les années 90 du siècle dernier, et que ce conseil a établi les accords de prospection avec d’autres compagnies pétrolières, dans la même zone de la délégation de Douz sud, depuis les années 90″.

Il a, pour sa part, incité à faire prévaloir la sagesse et à régler les différends qui risquent de pousser cette compagnie à renoncer au projet, ajoutant que les retombées seront bénéfiques pour le pays, surtout que l’accord souligne que “la compagnie va impulser le développement et l’emploi, dans toutes les agglomérations des deux délégations de Douz dont la ville de Zaafrane”.

Le premier délégué du gouvernorat de Kébili, Mohamed Samcha, a expliqué au correspondant de la TAP que la délimitation des frontières entre les terres des Arouchs nécessite des mesures juridiques et des délais rélativement long, pour la délimitation, l’inspection et la publication.

Il a ajouté que les autorités régionales et administratives s’activent pour achever les procédures, appelant toutes les parties à la pondération et au dialogue, afin de trouver des solutions pouvant satisfaire les deux parties et permettant à la compagnie de démarrer son projet, ce qui sera bénéfique, pour tous les habitants de Douz. Le premier délégué a indiqué, en outre, qu’il va organiser, mercredi après-midi, une réunion avec les habitants de la région, afin de les inciter à trouver les solutions pratiques pour régler ces problèmes.