Le cheptel des camélidés du gouvernorat de Tataouine s’est réduit de 50 pc, au cours des quatre dernières années, à cause de la sécheresse et de la contrebande.
Cette situation préoccupante a été au centre de la conférence inter-régionale organisée, mercredi, à Tataouine, par le Commissariat régional du développement agricole (CRDA), afin de dresser l’état des lieux et examiner les perspectives de promouvoir le secteur des camélidés, à travers des conférences scientifiques qui se sont intéressées, pour la plupart, au volet sanitaire des chameaux.
A ce propos, Moncef Mekadmani, directeur de la Société coopérative des éleveurs de chameaux, s’est déclaré sceptique quant à “la possibilité d’appliquer les recommandations de cette conférence, en raison de l’absence des décideurs, au cours de ses travaux”.
Il a, dans ce sens, ajouté que les recommandations de la précédente conférence qui s’était déroulée en 2012 sont restées lettre morte, et que “le plan national pour la promotion du secteur des camélidés n’a pas été non plus appliqué”.
Le directeur de la société coopérative a, en outre, indiqué que “les éleveurs n’ont pas obtenu la prime d’élevage des chamelles et que les fourrages spécifiques pour les chameaux sont indisponibles dans la région et leurs prix sont élevés, bien que les gouvernorats de Tataouine et de Kébili abritent plus de 90 pc des troupeaux de chameaux, au niveau national”.
De son côté, Mohsen Bouajila, chef du département de la production animale de Tataouine, a souligné que “la situation actuelle du troupeau de chameaux nécessite davantage d’intérêt et de soutien”.
Il a ajouté que “le troupeau de camélidés de la région compte environ 11 mille têtes, réparties dans les différentes délégations, et qu’il souffre de difficultés d’approvisionnement en fourrages, malgré l’immensité des pâturages naturels”.
Pour sa part, Touhami Kharchani, expert et chercheur à l’Institut des zones arides, a expliqué que “le secteur de l’élevage des camalidé est difficile”.
Il a fait remarquer, à ce propos, que “la production se limite à la viande et c’est pour ces raisons que les recherches de l’Institut sont orientées vers la diversification du produit. Le chercheur a indiqué qu’il “y a, aussi, l’exploitation du lait, surtout que les chamelles peuvent donner jusqu’à 13 litres par jour, dans le cadre d’un élevage intensif, en plus de l’importance de la peau et des poils”.
Il a, d’autre part, souligné que la hausse des prix des fourrages s’est répercutée sur le coût de l’élevage et de l’entretien. Pour sauver le secteur de l’élevage des chameaux, a-t-il ajouté, il faut des bergers spécifiquement formés pour les camélidés et assurer au cheptel des compléments d’aliments.