“De grands enjeux existent mais les moyens sont limités pour promouvoir le secteur cinématographique en Tunisie” déclare le Directeur Général du Centre National du Cinéma et de l’Image (CNCI), Adnane Khedher, à l’Agence TAP. Le CNCI disposait, lors de sa création en 2013 “d’un budget de 285.000 dinars”.
M.Khedher a évoqué les principales stratégies du centre dont le budget pour 2014 est de “seulement 4 millions 200 mille dinars, sachant qu’un million de dinars (MD) est alloué à la numérisation des 12 salles de cinéma privées”.
“Une partie de ce budget total, à savoir, 1MD 400 mille dinars est destiné à subventionner les longs et les courts métrages ainsi que les documentaires tunisiens pour 2014”. Ce montant représente le tiers de l’enveloppe accordée par le ministère de la Culture. “Les deux autres tiers sont distribués par la Direction du Cinéma relevant du ministère de la culture” explique à l’Agence TAP M.Khedher.
Autre mission du CNCI figure la mobilisation de 400.000 dt pour mener en étude stratégique sur deux ans (2014-2016) portant sur tout le secteur cinématographique, allant de la production, de la distribution, de l’exploitation et de la prestation de services.
Environ 500.000 dinars sont consacrés au financement de la participation de professionnels tunisiens aux festivals nationaux et internationaux et d’associations oeuvrant dans la promotion du secteur cinématographique et audiovisuel.
Le CNCI a aussi pour mission, assurée par des juristes et des professionnels, la création de groupes de réflexion pour réviser les anciens textes législatifs relatifs à l’activité du secteur cinématographique par la création de nouveaux textes pour le dynamiser. Il s’agit, à ce titre, “de trouver de nouvelles sources de financement qui permettront l’autofinancement de toute l’activité du domaine ” souligne le directeur général du centre.
“Promulguer des lois qui incitent les opérateurs de téléphonie mobile, d’internet, des chaînes de télévision et des vendeurs de DVD à participer au financement du secteur cinématographique, à l’instar de la France et du Maroc, comptent aussi parmi les axes clés du CNCI”.
Pour rappel, parmi les accords signés par ce Centre avec d’autres institutions similaires figure la convention conclue avec le Centre National du Cinéma et de l’Image (CNC) français en juillet 2013 portant sur la promotion de la co-production, et la distribution. Les autres volets de cet accord concernent l’exploitation, l’archivage du patrimoine cinématographique national, la lutte contre la piraterie et l’organisation de festivals.
Par ailleurs, M.Khedher a évoqué le nombre limité du personnel du CNCI qui “est uniquement de 4 personnes, ce qui constitue un handicap pour pouvoir concrétiser ce programme ambitieux eu égard à la situation économique et sociale du pays. Mais il faut bien comprendre le rôle du cinéma en tant que facteur déterminant pour faire évoluer les principes universels de la liberté d’expression et de création” soutient M.Khedher.
“A mon avis, le CNCI est de ce fait un projet de société et non pas seulement un établissement public à caractère non administratif” conclut le directeur général du Centre qui participait samedi au colloque international sur les “Perspectives du cinéma et de l’audiovisuel dans un monde arabe en devenir”.