Tunisie – Bizerte : La marine nationale veille au grain

En haute mer comme le long du littoral, ils veillent au grain. C’est sur leurs épaules que repose la sécurité des frontières maritimes, des eaux territoriales tunisiennes, plateau continental compris.

Pour un pays à vocation maritime très marquée comme la Tunisie avec ses 1600 Km de cotes, leur mission n’est pas une mince affaire. Il s’agit, évidemment, des militaires de la Marine nationale.

Par tous les temps et meme quand la mer est houleuse, ils sont toujours présents à l’appel, qui dans leur unité sur la terre ferme, qui à bord de leur bateau de patrouille. On n’est certes plus au temps des conquérants qui, le plus souvent, étaient venus par la mer.

Mais d’autres menaces potentielles commandent une vigilance de tous les instants. Qu’il s’agisse d’empecher la peche abusive ou le pillage des richesses halieutiques, de réaliser des sauvetages en mer, de déjouer les tentatives de migration clandestine, de neutraliser une vieille bombe de la Seconde guerre mondiale ou d’intercepter des hors-la-loi, sans compter les risques liés au terrorisme et à la contrebande. Pour mieux faire connaitre au grand public ses activités au quotidien, la Marine a invité un groupe de journalistes tunisiens à visiter la base navale de Bizerte.

Ils ont pu embarquer à bord du patrouilleur lance-missiles “La Galite” dont le commandant, le capitaine de frégate Mehdi Sahraoui, a concocté à leur intention une simulation d’intervention en mer.

La cible a été soigneusement choisie: un cargo étranger navigant dans les eaux territoriales tunisiennes a paru suspect en communiquant par radio des données contradictoires sur sa destination et sa nationalité. Le commandant du patrouilleur l’a, aussitot, fait intercepter par une équipe de commandos de marine pour une vérification d’identité du bateau et de son équipage.

La fouille du cargo a révélé la présence à bord d’éléments armés qui ont tenté de prendre la fuite, mais ont été maitrisés et conduits au port de Bizerte pour les procédures d’usage en pareil cas. Pour réaliste qu’elle soit, la simulation organisée à l’intention des journalistes s’est avérée être en-deça des risques encourus au quotidien, surtout, semble-t-il, depuis la mise en place, par arrêté républicain du 29 aout 2013, d’une zone tampon militaire le long de la frontière sud avec la Libye et l’Algérie.

Ce dispositif a gené à tel point les activités des contrebandiers que beaucoup d’entre eux se rabattent de plus en plus sur les voies maritimes pour faire passer narcotiques, armes, et parfois des terroristes… Lourde tâche que celle de la Marine nationale qui opère depuis les bases principales de Bizerte, Kélibia, Sfax, La Goulette et bientôt Monastir. L’espace maritime qu’elle est chargée de sécuriser représente les deux tiers de la superficie du territoire tunisien.

A ceci s’ajoute le fait que 90 % des échanges commerciaux de la Tunisie transitent par la Méditerranée où croisent annuellement 220.000 bateaux et par où passent chaque jour 350 gros bateaux, dont une quarantaine de pétroliers. Pour remplir sa mission, la Marine dispose d’une flotte composée de vedettes rapides, de patrouilleurs, notamment à Bizerte, d’une corvette affectée à la recherche et à la formation de mariniers, d’un bateau de formation à la plongée sous-marine, d’un bateau hydrographique et d’unités d’intervention rapide. Elle dispose, aussi, d’un centre de plongée sous-marine, à la base navale de Bizerte, qui assure la formation de plongeurs professionnels.