La Forêt tunisienne à l’ère de l’éco-tourisme et de l’économie verte

Au moment où les scientifiques s’alarment sur l’avenir de la planète à cause de la déforestation et des changements climatiques, la plupart des pays développés et même ceux en développement se sont lancés dans un nouveau créneau d’exploitation de la nature et notamment la forêt.

La célébration de la Tunisie, jeudi, de la journée internationale des Forêts sous le slogan “Elles sont notre avenir”, a été l’occasion aux spécialistes des forêts, de présenter, à la Cité des Sciences à Tunis (CST), leur vision future de la forêt et la stratégie nationale pour une meilleure exploitation de la diversité bioclimatique dont est riche notre pays.

Dans sa présentation, du concept d’une économie verte en Tunisie, le représentant du Fonds Mondial pour la Nature (WWF- World Wild Fund) chargé de l’économie verte en Afrique du Nord, Mohamed Ben Abdelkarim, préconise une série de suggestions qui favorisent l’expansion de l’économie nationale à travers un modèle qui obéit aux règles du développement durable.

De l’énergie renouvelable, à la construction écologique en passant par la gestion de l’eau et des déchets ainsi que l’aménagement du territoire, la Tunisie semble avoir à un long chemin à parcourir pour faire l’équilibre entre expansion économique et développement durable, a-t-il dit.

//L’éco-tourisme, une nécessité et des obstacles//

Le Directeur de la Conservation des forêts au ministère de l’Agriculture, Habib Abid, estime que de par son emplacement géographique entre la méditerranée et le Sahara et les 17 parcs nationaux, 27 réserves naturelles et bien d’autres richesses, la Tunisie est dotée de 1,3 million hectares de forêts qui l’habilitent à se positionner en tant que destination privilégiée pour un nouveau genre de touristes en quête d’observation de la nature, des randonnées…

Sur le plan pratique cette orientation vers l’éco-tourisme se heurte à un nombre de problèmes comme l’a souligné le Directeur Général des Forêts, Youssed Saâdan, qui préconise de commencer par réfléchir à l’aménagement du territoire, la formation de guides spécialisés et surtout l’adoption d’un cadre institutionnel et juridique capables de relancer ce concept innovateur.

M.Saâdan parle également de la nécessité d’un partenariat public-privé pour palier au manque des financements et promouvoir la stratégie nationale 2015-2024 pour l’écotourisme.

La Direction générale des forêts ne peut pas agir toute seule, on a besoin du soutien des habitants locaux de la région du Nord-Ouest, a -t-il dit.

Cependant, les forestiers ne se montrent pas trop optimistes quand à l’avenir d’une forêt exploitée par le privé et estiment qu’il faudrait attendre 20 à 30 ans pour voir le Tourisme écologique se développer en Tunisie.

Dans des pays développés comme la France ou les Etats- Unis, l’éco-tourisme est une forme de tourisme en pleine expansion où les dégâts écologiques du tourisme traditionnel ont été réduits grâce à un nouveau genre de touristes soucieux de préserver l’écosystème.

De l’avis de certains chercheurs et écologistes, le concept de la gestion durable des forêts reste un luxe propre aux pays développés en attendant de voir les législations et les mentalités évoluer vers une vision plus claire et plus tolérante envers la nature.