Kamel Morjane qualifie de « calculs électoraux » la loi sur l’immunisation de la révolution

Kamel Morjane, président du Parti Al Moubadara, a qualifié jeudi de « calculs électoraux », la loi sur l’immunisation de la révolution.

Il a affirmé la position de principe de son parti contre ce texte « discriminatoire ». « Ceux qui défendent cette loi auraient mieux fait de privilégier une réconciliation nationale impliquant, obligatoirement, la reddition de comptes à l’instar de ce qui s’est passé dans des pays comme le Portugal, le Chili, l’Argentine, le Brésil et l’Afrique du Sud », a-t-il déclaré aux médias.

Il s’exprimait en marge de la célébration, par son parti du 58è anniversaire de l’Indépendance à L’Ariana. Il n’est pas possible de construire le pays par l’exclusion, a-t-il soutenu, relevant que la détermination des responsabilités est du ressort de l’Instance Vérité et dignité, créée en vertu de la loi sur la justice transitionnelle.

« Nous n’avons pas d’autre choix en dehors du consensus national et de la concertation entre les différentes parties », a-t-il encore fait observer. Sur un autre plan, Morjane a indiqué qu’une commission restreinte vient d’être créée pour se charger de la préparation de son parti pour les prochaines élections.

Le président d’Al Moubadara n’a pas, dans ce sens, écarté une éventuelle adhésion à l’Union pour la Tunisie. Pour rappel des élus du mouvement Wafa, du Courant démocratique, du Congrès pour la République et des indépendants viennent de signer une pétition pour faire voter le projet de loi sur l’immunisation de la révolution.

Lors d’une conférence de presse mercredi à Tunis, le député Azad Badi ( Wafa), a affirmé qu’au cas où cette loi n’est pas adoptée, son parti imposera l’intégration de l’article 15 du décret loi 35 dans la loi électorale. Ce texte prévoit l’exclusion de toute personne ayant assumé une responsabilité sous l’ancien régime ou dans le RCD dissous, des prochaines élections présidentielle et législatives.