Les critères de sélection des membres de l’instance Vérité et Dignité ont été au centre d’une conférence-débat organisée, mercredi, au ministère de la Justice, des droits de l’Homme et de la justice transitionnelle.
Y ont ont pris part des députés de l’Assemblée nationale constituante (ANC), des représentants de la société civile, des magistrats et des académiciens.
Intervenant à l’ouverture des travaux, le ministre de la Justice, Hafedh Ben Salah a souligné l’importance du dialogue et de la concertation entre les différentes parties concernées par la justice transitionnelle pour faire réussir le processus de transition et créer avec succès l’instance Vérité et Dignité.
Certains pays ont échoué en matière de justice transitionnelle pour avoir fait preuve de précipitation et de mauvais choix dans la sélection des responsables, a-t-il dit. De son côté, la première vice-présidente de l’ANC, Meherzia Laabidi a fait valoir que l’instance Vérité et Dignité « aura à traiter des malheurs, des espoirs et de la dignité des personnes ».
Ses membres, a-t-elle dit seront donc soumis à une forte pression, ce qui impose des critères de sélection bien définis évitant toute forme de polémique et favorisant l’aptitude à travailler en équipe.
Discutant la démarche à suivre pour le choix des membres de l’instance, le président du Réseau tunisien de la justice transitionnelle, Kamel Gharbi a estimé que la Tunisie devrait prendre pour exemple les expériences réussies dans ce domaine, préconisant d’auditionner les dix premiers candidats sélectionnés, suivant l’échelle d’évaluation, pour connaître leurs visions quant à la justice transitionnelle et s’assurer de leur sérieux.
Pour sa part, le juge auprès du Tribunal administratif, Walid Hlali a indiqué que des recours sont parvenus au TA concernant les travaux de la commission de sélection.
La commission de sélection des candidatures à l’instance Vérité et Dignité a procédé à une présélection de 400 dossiers dont 320 ont été retenus et devront être examinés par les instances professionnelles et les ministères de l’Intérieur et de la Justice pour statuer sur leur conformité aux critères établis.