L’élaboration d’une charte d’éthique pour améliorer l’image des femmes dans les médias tunisiens a été au centre d’une journée de réflexion organisée, samedi à Tunis, à l’initiative du groupe de plaidoyer pour la promotion de l’image de la femme dans la presse en collaboration avec l’organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture (UNESCO) et le soutien de l’organisation Oxfam.
Les participants à cette rencontre ont mis l’accent sur l’importance de cette charte qui a pour objectif de combattre l’image stéréotypée de la femme dans la médias publics et privés.
Slah Ben Fraj, membre du groupe de plaidoyer et professeur de sociologie a déclaré à la TAP que l’idée d’établir cette charte est venue du rapport final sur l’image de la femme dans les médias élaboré par le groupe arabe d’observation des médias, la coalition pour les femmes de Tunisie et le conseil national des libertés.
Le rapport a relevé la faible présence de la femme dans les médias qui véhiculent, généralement, une image stéréotypée de la femme qui ne reflète pas la véritable place qu’elle occupe dans la société.
Pour sa part, Hamida Al Bour, professeur à l’institut de presse et des sciences de l’information et experte en genre a déclaré à la TAP qui l’image de la femme dans les médias n’a pas changé après la révolution tunisienne et que la participation de la femme à la vie publique et aux tribunes de dialogue sur les dossiers importants est restée l’apanage de la gent masculine.
Le changement de l’image de la femme dans les médias est resté, selon Al Bour, un simple slogan. Elle a émis le souhait de voir cette charte contribuer à consacrer l’égalité des chances entre l’homme et la femme au niveau de la présence médiatique.
L’expert en genre et universitaire marocain, Abdellatif Bensafia a, dans une communication sur l’image des femmes dans les médias et les chartes d’éthique, processus et limite, présenté l’expérience marocaine en matière d’élaboration d’une charte d’éthique pour l’amélioration de l’image de la femme dans les médias.
Il a souligné que cette charte, élaborée en 2005, est le fruit d’un travail qui a associé les journalistes ainsi que le gouvernement et les composantes de la société civile. “La charte n’a pas vraiment contribué à modifier l’image de la femme dans les médias en raison de l’absence d’une stratégie claire visant à faire connaître les dispositions de ce document”, a-t-il ajouté.