Tunisie : Recrutement de 2 mille instituteurs et 1350 enseignants de secondaire

Le nouveaux concours pour le recrutement de 2 mille instituteurs et 1350 enseignants du secondaire entrera en vigueur dès l’année scolaire 2014/2015. L’enregistrement au site web qui sera dédié à ces concours débutera en mars.

La légitimité du concours de recrutement des instituteurs et des enseignants des collèges et lycées, ses étapes et les mécanismes de la garantie de sa transparence ont été débattus au Forum national sur le recrutement des enseignants du primaire et les enseignants des collèges et lycées, tenu samedi au Centre national de formation des formateurs en éducation.

Le nouveau concours pour le recrutement des enseignants du primaire et ceux des collèges et des lycées se déroulera désormais sur trois étapes, comme l’a expliqué Omar Walbani, directeur général de la direction nationale des examens.

Les trois étapes sont le questionnaire à choix multiples (QCM), qui l’étape préliminaire, l’examen écrit et un examen oral.

Le candidat doit passer par le QCM (coefficient 1) pour accéder aux deux étapes finales du concours. La nouveauté c’est que le candidat qui n’est pas retenu dans la première phase a désormais le droit de connaître sa note et déposer une réclamation.

Pour ce qui est de l’examen écrit (coefficient 2), il y aura une double correction. Si la différence entre les deux notes dépasse les quatre points, la copie du candidat est transmise à un troisième correcteur. La moyenne finale sera calculée par la base de la note donnée par le troisième correcteur et la meilleure note des deux premiers correcteurs. Le candidat passe ensuite un examen orale (coefficient 1), sans connaître sa note de l’examen écrit.

Toutes les étapes se passent dans l’anonymat à travers un système de code secret.

Au cas où il y a égalité entre deux candidats ou plus, la priorité sera donnée au plus âgé. S’il y a toujours égalité, c’est le détenteur du diplôme le plus ancien qui a la priorité.

Hechmi Ardhaoui, chef de la direction générale des projets et de la formation a expliqué que le nouveau concours vient “rectifier le tir” après les critiques notamment des inspecteurs de l’enseignement secondaire de la loi exceptionnelle de recrutement des enseignants de juillet 2012. Il a également affirmé que “le nouveau concours n’a rien à voir avec le CAPES”.

Il a expliqué que le nouveau concours tire sa légitimité de référence légale, éducative et sociale.

Pour ce qui est de la référence légale, il a mentionné les articles 13 et 39 de la nouvelle Constitution relatifs à l’obligation de l’Etat de garantir une éducation de qualité et la loi de l’orientation de l’éducation de juillet 2012 stipulant que l’élève est au centre de l’opération éducative.

Concernant la référence éducative, il a expliqué que les rapports des inspecteurs pédagogiques, ceux des commissions des concours professionnels de recrutement des enseignants et le rapport final de la commission de la formation de base des enseignants, ainsi que les évaluations internes et externes des acquis des élèves tunisiens “montrent clairement que le système éducatif actuel est défaillant”.

Quant à la référence sociale, il a affirmé qu’il s’agit d’un concours qui met fin à la loi extraordinaire de recrutement des enseignants de juillet 2012 et au CAPES suite aux recommandations du syndicat de l’enseignement secondaire, le ministère de l’Education et la Cour des comptes.

Hichem Hammi, juge administratif et expert international en stratégies de gouvernance a expliqué que la nouvelle formule du concours de recrutement des enseignants “garantie la transparence”, appelant à assurer le contrôle du système informatique pour qu’il soit “verrouillé tout en étant transparent” même pour les responsables du ministère.

“A travers cette nouvelle formule de concours nous espérons mettre en place “un examen transparent”, qui garantit l’égalité des chances et assure un enseignement de qualité” a expliqué Fathi Jarray, ministre de l’éducation. Il a par ailleurs appelé les associations de la société civile actives dans le domaine de la transparence et la lutte contre la corruption à surveiller le déroulement du concours.