Tunisie : “La date des prochaines élections ne peut être fixée avant l’adoption de la loi électorale”

“La date des prochaines élections ne peut être fixée avant l’adoption de la loi électorale et la mise en place de l’Instance supérieure indépendante pour les élections (ISIE II)”, a indiqué, mercredi, Anouar Ben Hassen, membre de l’instance.

Lors d’une table ronde organisée, à Tunis, à l’initiative de la coalition « Oufiya » pour l’observation de l’intégrité des élections, M. Ben Hassen a souligné qu'”une fois fixée, la date des élections doit être définitive et ne peut être reportée pour n’importe quelle raison avant de bénéficier de la confiance des électeurs”.

Il a indiqué que la date des élections déterminera les principales étapes du processus électoral. “A cet effet, il convient tout d’abord de mettre en place l’instance électorale, à travers le recrutement de ressources humaines qualifiées et honnêtes et à leur tête le directeur exécutif de l’ISIE”, a-t-il précisé.

“Il s’agit, également, de mettre en place les bureaux de l’ISIE au niveau central et régional, ainsi qu’à l’étranger, de fixer le système administratif et financier de l’instance ainsi que son règlement intérieur et d’actualiser le registre électoral”, a-t-il ajouté faisant remarquer que depuis leur élection, les neufs membres du conseil de l’ISIE II sont en train de travailler sur ces questions en attendant l’adoption de la nouvelle loi électorale.

De son côté, Mohamed Kamel Gharbi, président de la coalition Oufiya a fait savoir que l’organisation composée de 8 associations de la société civile a élaboré un document comportant 75 recommandations destinées essentiellement aux députés de l’Assemblée nationale constituante afin d’élaborer une loi électorale qui respecte les normes internationales. Les recommandations concernent le cadre juridique général, les circonscriptions électorales, l’ISIE, les litiges électoraux, les électeurs, les candidats aux élections, la campagne électorale, le jour du scrutin et la proclamation des résultats.

“Afin de garantir le bon déroulement des élections, la coalition Oufiya recommande la garantie de la sécurité, la révision de la loi relative au financement des associations et des partis politiques, la restitution de l’argent public non exploité par les candidats ayant obtenu moins de 3% des votes, le financement public des campagnes électorales des partis à posteriori et la limitation du nombre de candidats”, a indiqué M. Gharbi. Créée le 5 avril 2011, la coalition Oufiya a formé 1000 observateurs en 2011 qui ont assuré le suivi des élections du 23 octobre de la meme année.