Affaire du niqab : Une ONG dénonce les menaces de mort contre un enseignant

Une ONG tunisienne de défense des libertés académiques a dénoncé jeudi les menaces de mort contre un enseignant par des proches d’une nikabée a qui il avait demandé, la semaine dernière, de se découvrir le visage avant d’entrer en salle d’examen.

L’Association tunisienne de défense des valeurs universitaires a vigoureusement condamné les menaces de mort contre Hassouna Najjar, enseignant à l’Institut supérieur des études appliquées aux humanités (ISEAH) à Bab El Assel à Tunis. Ces menaces interviennent “dans un contexte où les persécutions et les menaces à l’encontre du Doyen de la faculté des lettres et des humanités de la Manouba Habib Kazdaghli se poursuivent”, lit-on dans la déclaration de l’association.

Rappelant les faits, pr Najjar a expliqué à l’agence TAP que depuis le début de l’année, il avait refusé à une étudiante portant le niqab d’entrer en salle de classe.

Après une absence de plusieurs semaines, cette étudiante a essayé, le 5 décembre dernier, jour d’examen, d’entrer en salle d’examen. “Face à mon refus, l’étudiante a appelé en renfort un groupe d’individus barbus qui ont investi l’institut et m’ont menacé de mort”, a-t-il dit, soulignant avoir déposé à ce propos une plainte auprès du procureur de la République “pour exiger une protection”.

Le 15 janvier dernier, lors des examens semestriels, Pr Najjar a de nouveau refusé à une autre étudiante portant le niqab d’entrer en salle d’examen “mais l’administration cette fois ne l’a pas soutenu”, a-t-il dit. Il a aussi précisé que depuis cette date il était en congé de maladie et refuse de reprendre l’enseignement à l’Institut “qu’après le rétablissement de la sécurité et l’application de la décision du tribunal administratif”, concernant le port du niqab en classe, a-t-il dit, précisant avoir déposé une plainte auprès du rectorat et de la ligue tunisienne de défense des droits de l’homme.

Suite à ces événements, l’association de défense des libertés académiques a appelé, les autorités universitaires, le ministère de tutelle et les autorités sécuritaires “à prendre toutes les mesures légales pour protéger les institutions universitaires et l’intégrité physique de leur personnel”.