La nouvelle constitution de la République tunisienne a été promulguée en grande pompe, lundi, dans l’hémicycle des séances plénières de l’Assemblée nationale constituante, là même ou la veille, le vote final de la loi fondamentale avait tourné au blébiscite massif.
Le document a été paraphé tour à tour par le président de la République Moncef Marzouki, le président de l’Assemblée constituante Mustapha Ben Jaafar et le chef du gouvernement Ali Larayedh.
Les trois présidents ont rappelé, dans leurs allocutions, les années de combat contre l’arbitraire politique et social qu’avaient vécu dans leur chair différentes franges du peuple tunisien et qui ont connu leur épilogue voilà trois ans par la chute de la dictature
. Le même combat se poursuit de plus belle et avec constance pour construire la deuxième république et consolider les fondements de l’Etat civil démocratique, ont-ils assuré. Après avoir apposé leur paraphe sur la nouvelle loi fondamentale, synonyme de sa promulgation officielle, les trois présidents se sont tenus coté à cote sous les flashes des photographes pour immortaliser le moment historique.
Ils venaient de se présenter comme étant des compagnons de lutte contre le despotisme durant les années de braises, affichant leur fierté de cette “réalisation historique”, une des principales ambitions des figures politiques en lutte contre l’ancien régime.
“Notre voeu est que les historiens nous rendent justice”, a lancé Ali Larayedh, estimant que “la voie à meme de conduire au succès est celle de l’unité nationale”. Le président de l’ANC a rappelé, de son coté, les débats d’il y a quelques années dans le cadre du mouvement dit “du 18 octobre” fédérant l’opposition islamiste et laique d’alors pour la mise en route d’un “programme minimum convenu pour l’avènement d’un régime démocratique”. Le président de la République a estimé, pour sa part, que “ce jour où nous fetons la promulgation de la Constitution est celui de la naissance d’un texte témoin de notre plus grande victoire”.
“C’est aujourd’hui que se complète notre victoire sur la dictature”, a-t-il ajouté. Les trois présidents n’ont pas manqué de souligner, dans leurs allocutions respectives, “l’importance décisive du consensens auquel sont parvenus les partis politiques au sein de l’Assemblée constituante”, ainsi que celle de l’adoption de la Constitution et de l’amorce de la sortie de crise. Sous les applaudissements nourris de l’assistance, la constitution a été paraphée par les trois présidents en trois copies en couverture rouge, couleur du drapeau national.
Des slogans fusaient dans l’assistance pour réclamer fidélité aux idéaux de la révolution et à la mémoire de ses martyrs. Dans la salle et sur les tribunes ou se tenaient les invités de marque, l’heure était à la liesse générale. Parmi les nombreux hotes, on a relevé la présence notamment des présidents et vice-présidents des parlements d’Algérie, du Maroc, de France, d’Autriche, de Belgique et du Portugal, de même que le président du Parlement arabe.
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