L’Association des magistrats tunisiens (AMT) a rejeté, mardi, la décision du ministre de la Justice « démissionnaire », Nadhir Ben Ammou, de recruter, hors-concours, de 533 magistrats parmi les avocats et les universitaires confirmés.
Cette décision, estime l’AMT dans une déclaration, constitue une « violation systématique » par l’Exécutif des attributions de l’Instance de l’ordre judiciaire, en tant qu’instance constitutionnelle indépendante. « La décision du ministre de la justice risque d’avoir des incidences néfastes sur le corps de la magistrature », avertit l’AMT.
« Tout en faisant fi des principes de transparence, d’indépendance et d’égalité des chances, cette décision vient appliquer la politique du fait accompli, à travers la nomination de nouveaux magistrats dont le nombre correspond au quart des juges en exercice », lit-on dans la déclaration.
A cet égard, l’AMT exhorte l’ensemble des juristes et des praticiens du droit ainsi que les instances compétentes élues à rejeter ces pratiques qui, regrette-t-elle, sont de nature à porter atteinte à l’indépendance de la magistrature et de l’institution judiciaire. Elle appelle, également, toutes les composantes de la société politique et civile à assumer leurs responsabilités en faisant face à de telles pratiques qui sont susceptibles de saper toute démarche vers l’instauration de l’Etat de droit et des institutions.