“Concernant le dossier de la justice transitionnelle et des textes de loi déja transmis ou qui le seront à l’Assemblée nationale constituante, mon ministère a opté, aux cotés des composantes de la société civile, pour une démarche inclusive”, a déclaré le ministre chargé du portefeuille, Samir Dilou, niant que le ministère ait cherché à manipuler le processus de la justice transitionnelle au profit de quelque parti politique que ce soit”.
Dressant, mardi, lors d’une conférence de presse, le bilan des deux années de son ministère, Dilou s’est notamment réjoui de la loi sur la justice transitionnelle adoptée le 15 décembre dernier par l’Assemblée nationale constituante.
Réagissant aux critiques formulées par la Coordination nationale indépendante pour la justice transitionnelle à propos du texte en question, Dilou a accusé ouvertement cette coordination de vouloir instrumentaliser politiquement le processus de la justice transitionnelle, assurant que le ministère s’y interposera. L’inclusion dans le texte de loi des crimes de falsification des élections et d’incitation à l’exil forcé n’était pas porteuse de desseins politiques ou partisans, a- t-il ajouté. Elle répondait plutot aux attentes des participants des différentes sensibilités aux séances plénières consacrées à l’examen du projet de loi.
La Coordination, rappelle-t-on, avait soutenu que cette initiative relevait du règlement de comptes politiques et du traitement discriminatoire des victimes, compte tenu du fait que la majorité écrasante des exilés forcés sous l’ancien régime sont des membres du mouvement Ennahdha. Par ailleurs et tout en admettant l’enregistrement de violations des droits de l’Homme en Tunisie après la Révolution, Dilou a indiqué que le ministère avait réagi pour stopper toutes les formes d’abus, y compris en effectuant des visites dans les établissements pénitentiaires et au camp américain de Guantanamo. “Ce qui importe le plus pour nous, c’est que toute la vérité soit faite sur les présomptions de violations, qu’il s’agisse des agents de l’ordre ou du personnel pénitentiaire, tout accusé devant rester innocent jusqu’à que sa culpabilité soit établie”, a-t-il encore déclaré.
“Nous veillons à ce que notre guerre contre le terrorisme soit la plus efficace possible mais sans que les droits de l’Homme soient écornés, encore moins la sécurité des citoyens mise en péril car aucun processus transitoire ne peut réussir quand règne l’anarchie”, a plaidé Dilou. Le chargé de la communication du ministère, Chakib Derouiche, a par ailleurs brossé un tableau exhaustif du dossier des martyrs et blessés de la révolution, y compris ceux du Bassin minier, ainsi que du dissier des bénéficiaires de l’amnistie générale.