Le président de l’Assemblée nationale constituante, Mustapha Ben Jaafar, a reçu, mercredi après-midi, les présidentes de l’Association des magistrats tunisiens (AMT) et du Syndicat des magistrats tunisiens (SMT), respectivement Mmes Raoudha Grafi et Raoudha Labidi, ainsi que le secrétaire général de l’Union des magistrats administratifs, Ezzeddine Hemdane.
Objectif de la rencontre : s’enquérir de leurs préoccupations quant au projet de Constitution, s’agissant notamment du chapitre du pouvoir judiciaire. Mme Grafi a indiqué que la rencontre a été l’occasion de passer en revue les réserves émises par les magistrats sur un certain nombre de questions qui constituent « une menace » pour le pouvoir judiciaire et l’indépendance de la magistrature.
Pour sa part, la présidente du SMT, Mme Labidi a déclaré que la rencontre a permis de faire le point des moyens à mettre en oeuvre pour dépasser la situation que connaît actuellement la profession et d’aborder le chapitre du pouvoir judiciaire dans le projet de Constitution ainsi que d’avancer des propositions en ce sens.
Elle a noté que « certaines questions de principe relatives au pouvoir judiciaire sont indiscutables ». A noter que les magistrats ont observé, ce matin, devant le siège de l’ANC, un rassemblement de protestation pour réclamer l’introduction dans le projet de Constitution des amendements avancés par les structures professionnelles.
Dans un communiqué conjoint, Al Bawsala, Amnesty International, Human Rights Watch et le Centre Carter ont appelé les députés de l’ANC à « renforcer les garanties nécessaires à l’indépendance de la Justice ».
Le projet de Constitution en cours d’examen en plénière, article par article, « devrait, selon ces organisations, marquer un nouveau départ par rapport à un passé caractérisé par l’ingérence politique de l’exécutif, et accorder au pouvoir judiciaire l’autorité et l’indépendance nécessaires à la protection des droits humains ».