Tunisie : 3 ans depuis le 14 janvier 2011

Chronologie d’une révolte et de trois années d’une transition dans la douleur.

revolution

  • 2010 – 17 décembre 2010 : Mohamed Bouazizi, 26 ans, s’immole par le feu pour protester contre la confiscation de son outil de travail.24 décembre : La police ouvre pour la première fois le feu sur la foule à Bouziane. Un manifestant est tué par balles.28 décembre : Zine-El-Abidine Ben Ali s’exprime pour la première fois et dénonce « une minorité d’extrémistes qui agissent contre les intérêts de leur pays ».31 décembre : Nouvelle prise de parole du président Ben A1i annonçant « de nouveaux rounds de négociations sociales » pour 2011. La police tue par balles un second manifestant.

    2011

    5 janvier 2011 : Mort du vendeur ambulant Mohamed Bouazizi.

    7 janvier : Les États-Unis convoquent l’ambassadeur de Tunisie à Washington pour exprimer « leur préoccupation » vis-à-vis de la répression des manifestants par la police.

    8 janvier : Le gouvernement fait état de 14 morts après les manifestations de la journée à Thala, Kasserine et Regueb.

    10 janvier : Le président Ben Ali annonce la création de 300 000 emplois d’ici à 2012 et condamne les manifestations qu’il qualifie d’« actes terroristes » menés par des « voyous encagoulés ».

    12 janvier : Le ministre tunisien de l’Intérieur est limogé. Des affrontements nocturnes se déroulent dans la banlieue de Tunis malgré le couvre-feu.

    13 janvier : Ben Ali annonce qu’il quittera le pouvoir en 2014 et ordonne la fin des tirs à balles réelles sur les manifestants. La Fédération internationale des ligues de droits de l’homme parle d’au moins 66 morts depuis le début du mouvement.

    14 janvier : Ben Ali quitte le gouvernement après 24 ans passés à la tête du pouvoir et se réfugie en Arabie Saoudite. Dans l’après-midi, le premier ministre Mohammed Ghannouchi annonce qu’il assurera désormais le poste en intérim.

    15 janvier : Foued Mebazaa, président du Parlement, est nommé président du pays par intérim par le Conseil constitutionnel.

    17 janvier : Le premier ministre Mohammed Ghannouchi annonce la formation d’un gouvernement provisoire d’union nationale qui réunit d’anciens opposants avec des partisans de Ben Ali.

    20 janvier : Le premier conseil des ministres adopte un projet de loi d’amnistie générale.

    26 janvier : Un mandat d’arrêt international est émis à l’encontre du couple Ben Ali.

    27 janvier : Des manifestations s’organisent à Tunis pour réclamer le départ des anciens ministres de Ben Ali du gouvernement provisoire (Ksabah I). Constitution d’un nouveau gouvernement. Plusieurs symboles de l’ancien régime sont écartés.

    30 janvier : Rached Ghannouchi, chef du parti islamiste Ennahda fait son retour à Tunis après 20 ans d’exil et annonce qu’il ne se présentera pas à la prochaine élection présidentielle.

    2 février : L’ONU évalue le bilan de la révolte à 219 morts et 510 blessés.

    6 février : Le Rassemblement Constitutionnel Démocratique, ancien parti de Ben Ali, est suspendu.

    13 février : En moins d’une semaine, plus de 5 000 Tunisiens ont fui le pays pour Lampedusa, en Italie.

    15 février : L’état d’urgence est prolongé, le couvre-feu levé.

    19 février : Amnistie générale pour les prisonniers politiques.

    20-21 février : La Tunisie demande l’extradition de Ben Ali et de son épouse.

    25 février : Manifestations à Tunis pour réclamer le départ du gouvernement (Kasbah I).

    27 février : Mohammed Ghannouchi démissionne du poste de premier ministre et est remplacé par l’ancien ministre Béji Caïd Essebsi. Michèle Alliot-Marie quitte son poste de ministre des Affaires Étrangères à la suite des polémiques sur ses vacances en Tunisie.

    1er mars : Le mouvement islamiste Ennahda est légalisé.

    7 mars : Constitution du troisième gouvernement provisoire. Le ministère de l’Intérieur supprime la police politique.

    9 mars : La justice dissout le RCD.

    5 avril : L’Italie conclut un accord avec la Tunisie accordant des permis de séjour temporaires aux migrants arrivés avant cette date.

    7 avril : La Haute commission chargée de préparer les élections de juillet approuve la création de l’Instance supérieure pour l’indépendance des élections (ISIE).

    8 avril : Interdiction de voyage à tous les impliqués dans des affaires de corruption et aux ministres, conseillers et proches de Ben Ali.

    18 mai. Attentat terroriste à Rouhia. Un soldat et un officier morts dans des échanges de tirs. Deux terroristes abattus sur place

    30 mai. Grève des instituteurs pendant deux jours.

    8 juin : Les élections pour l’Assemblée constituante sont reportées au 23 octobre.

    13 juin : Le premier ministre de transition Béji Caïd Essebsi annonce que le procès par contumace de l’ex-président Ben Ali commencera le 20 juin.

    11 avril : Interdiction aux cadres du Rcd dissous de se présenter aux élections de l’Assemblée constituante

    13 avril : Ben Ali poursuivi dans 18 affaires notamment pour conspiration contre la sécurité du pays, meurtre avec préméditation et consommation et trafic de drogue.

    3 mai : Premier rapport du Syndicat national des journalistes tunisiens (Snjt) sur la situation des journalistes après le 14 janvier.

    4 mai : Premier jugement de Ben Ali, condamné par contumace à 15 ans de prison pour port d’armes et détention de stupéfiants et de pièces archéologiques.

    9 mai : La Commission d’établissement des faits sur la corruption et les malversations (Cnicm) saisit de grandes quantités de bijoux et de devises au palais de Sidi Dhrif.

    11 mai : L’affaire Ben Ali et Haj Kacem (ancien ministre de l’Intérieur) déférée devant le tribunal militaire.

    28 mai : Jugement par contumace de Ben Ali, la sentence totale atteint 66 ans d’emprisonnement.

    8 juin : Report au 23 octobre de la date des élections de l’Assemblée Constituante.

    26 juin : Des salafistes attaquent la salle de cinéma Afric’art pour protester contre la projection du film “Ni Allah ni maître” de Nadia El Fani.

    15 juil. : Les forces de sécurité interviennent pour disperser un 3e sit-in à Tunis (Kasbah III).

    15 août : Des centaines de Tunisiens descendent dans la rue pour revendiquer l’indépendance de la justice après la libération d’anciens ministres.

    1er oct. : Démarrage de la campagne électorale pour la Constituante.

    16 oct. : Des milliers de citoyens manifestent à Tunis pour le respect de la liberté d’expression et contre la violence.

    23 oct. Scrutin pour la Constituante dans toute la Tunisie.

    – Le parti islamiste Ennahdha remporte 89 sièges sur 217.

    3 nov. La Cour d’Appel maintient les jugements à l’encontre d’une trentaine de proches de Ben Ali, dont sa femme Leila Trabelsi.

    22 nov. : L’Assemblée Constituante élit son président, Mustapha Ben Jaâfar, président du parti Ettakattol.

    30 nov. La justice militaire inculpe Ben Ali et le condamne à 5 ans de prison.

    11 déc. : L’Assemblée Constituante adopte le projet de loi constitutive portant organisation provisoire des pouvoirs publics.

    12 déc. : Election de Moncef Marzouki président de la République par les membres de la Constituante.

    22 déc. : Présentation du nouveau gouvernement conduite par M. Jebali à l’Assemblée constituante.

    2012

    1er fév. Décés de trois terroristes salafistes jihadistes suite à des affrontements armés avec l’armée nationale.

    10 Fév. Une vague de froid sévit dans la délégation d’Ain Draham 7 morts et 30 mille citoyens privés d’eau potable.

    25 mars . Des salafistes agressent des artistes qui organisaient la manifestation «le peuple veut du théâtre », organisée dans le cadre de la journée mondiale du théâtre.

    – Le même jour, des slafistes escaladent l’horloge et y branfissent leur drapeau.

    9 avril De Violents affrontements éclatent entre manifestants et forces de l’ordre dans plusieurs artères de Tunis lors de la commémoration de la fête des martyrs. Première apparition des milices Ennahdha.

    20 mai. L’Association “Ansar Achariaa” (les partisans de la Chariaa), dirigée par Abou Iyadh tient à kairouan un grand meeting.

    30 mai. Grève des instituteurs.

    11 juin les salafistes détruisent au palais Abdellia une exposition de peinture jugée blasphématoire à l’Islam.

    24 juin le gouvernement remet aux autorités libyennes Baghdadi Mahmoudi, ancien Premier ministre libyen sans en informer la présidence tunisienne qui a refusé de le livrer «tant que les garanties d’un procès juste et équitable n’étaient pas données», et le gouvernement tunisien, qui comptait passer outre les réserves de Carthage.

    17 août: Les journaux le Temps et Assabah paraissent sans éditorial pour protester contre la nomination de Lotfi Touati à la tête de Dar Assabah.

    29 août . Un collectif d’architectes tunisiens manifeste devant le siège du ministère de l’Equipement (Tunis) pour protester contre « la non-transparence du marché d’appel d’offre de construction des 20.000 logements sociaux préfabriqués » et contre « la mise à l’écart de la compétence des architectes tunisiens dans l’élaboration et l’assistance des 10.000 logements destinés aux plus démunis ».

    30 août Sami Fehri PDG de la chaîne de télévision Ettounsia, objet d’un mandat émis depuis le 24 août par la chambre d’accusation de la cour d’appel de Tunis, se rend à la justice.

    14 sept. Des salafistes attaquent l’ambassade des États-Unis et mettent le feu au bâtiment. Des affrontements ont lieu dans le quartier alentour. L’école américaine de Tunis y est saccagée puis incendiée.

    27 sept. Les médecins, médecins dentistes et pharmaciens de la santé publique observent une grève.

    4 Oct. Grève des médecins, pharmaciens et dentistes hospitalo-universitaires.

    18 Oct Première victime de la violence politique. Lotfi Nakdh, secrétaire général de l’Union régionale de l’agriculture et de la pêche de Tatouine est décédé lors d’affrontements avec des manifestants se réclamant des ligues de protection de la révolution.

    17 Oct. Les journalistes tunisiens observent pour la première fois dans l’histoire du métier, une grève en protestation contre la politique menée par les autorités tunisiennes envers les médias et les journalistes.

    29 Oct. Des salafistes attaquent un poste de la garde nationale à Douar Hicher (banlieue ouest de Tunis). Deux salafistes sont morts.

    19 nov. L’union européenne accorde à la Tunisie le statut privilégié

    22 nov.Grève des enseignants du secondaire

    22 Nov. Décès de deux détenus salafistes, Mohamed Bakhti et Béchir Gholli, suite à une grève de la faim de deux mois dans la prison de Mornaguia.

    28 nov. La police tire à la chevrotine sur des manifestants de la région de Siliana.

    1er déc. Les habitants de la ville de Siliana quittent, dans un geste symbolique, leur ville pour protester contre le maintien du gouverneur.

    4 déc. Des éléments des ligues de protection de la révolution attaquent le siège de la centrale syndicale et agressent plusieurs membres du bureau exécutif de l’union.

    5 déc. L’UGTT décide une grève générale dans tout le pays.

    10 déc. Décès d’un gendarme tué, lors d’affrontements, avec des hommes armés dans l’ouest de la Tunisie.

    2013

    6 février 2013 : Assassinat du leader Chokri Belaid, coordinateur général du Parti des patriotes démocrates unifiés et dirigeant du Front populaire, alors qu’il sortait de son domicile.- Plusieurs marches de protestation dans plusieurs gouvernorats sur fond de cet assassinat politique.

    7 février 2013 : L’UGTT convoque une grève générale et décrète le 8 février 2013, une journée de deuil national.

    8 février 2013 : Des funérailles nationales pour le défunt Chokri Belaid.

    11 février 2013 : Formation d’un front politique et électoral regroupant « Nidaa Tounes », Le Parti Républicain, Al-Massar, Le parti socialiste et le parti du travail patriotique démocrate.

    19 février 2013 : Le chef du gouvernement Hamadi Jebali présente sa démission au président de la République et annonce l’échec son initiative de former un gouvernement de compétences.

    20 février 2013 : Saisie d’une importante quantité d’armes à M’nihla (gouvernorat de l’Ariana) et arrestation de 13 personnes à la suite de cette opération.

    22 février 2013 : Ali Larayedh élu, par le Conseil de la Choura du mouvement Ennahdha, au poste de chef du gouvernement et le président de la République lui confie la formation d’un nouveau gouvernement.

    8 mars 2013 : Le Chef du gouvernement provisoire Ali Larayedh annonce la composition de son gouvernement à l’issue de son entretien avec le président de la République provisoire Moncef Marzouki.

    13 mars 2013 : L’ANC vote la confiance au gouvernement.

    12 avril 2013 : Création d’un Front destourien composé de 6 partis de mouvance destourienne.

    15 avril-15 mai 2013 : Organisation du Dialogue national initié par la présidence de la République et la présidence du gouvernement, en l’absence de certaines formations politiques et de l’UGTT.

    24 avril 2013 : L’ANC adopte le projet de loi portant création de l’Instance provisoire de la magistrature.

    29-30 avril 2013 : des gardes nationaux et des militaires blessés à la suite de l’explosion de trois mines terrestres au mont Chaambi.

    3 mai 2013 : Annonce de la composition de la Haute autorité indépendante de la Communication audio-visuelle (HAICA) et son installation.

    6 mai 2013 : Deux militaires blessés à la suite de l’explosion d’une quatrième mine au Mont Chaambi.

    7 mai 2013 : Arrestation de 37 personnes impliquées dans les incidents de Chaambi.

    14 mai 2013 : Le tribunal administratif décide la suspension des travaux de la commission de sélection des candidatures à l’Instance supérieure indépendante pour les élections.

    16 mai 2013 : Deuxième round du dialogue national initié par l’UGTT avec la participation des trois présidents ainsi que plusieurs composantes de la société civile.

    17 mai 2013 : Le ministère de l’intérieur interdit la tenue du congrès d’Ansar Al-Chariaa prévu le 19 mai 2013 à Kairouan.

    19 mai 2013 : Un mort et plusieurs blessés, à la suite de violents affrontements entre les forces de l’ordre et des groupes d’Ansar Al-Chariaa à la cité Ettadhamen.

    6 juin 2013 : Deux militaires tués et deux autres blessés à la suite de l’explosion d’une mine au passage de leur véhicule à proximité de Mont Chaambi.

    14 juin 2013 : Dépôt du projet de Constitution et de tous les documents y afférents au bureau d’ordre de l’Assemblée nationale constituante.

    25 juin : Le chef d’état major interarmée Rachid Ammar annonce sa démission.

    25 juillet 2013 : Assassinat du constituant et coordinateur général du mouvement populaire Mohamed Brahmi, alors qu’il sortait de son domicile. Les parrains du dialogue national (Quartet) décident la suspension du dialogue national dont les travaux ont démarré en mai 2013.

    29 juillet 2013 : Huit militaires tués dans une embuscade et 3 autres blessés à la suite de l’exposition d’une mine terrestre au Mont Chaambi.

    30 juillet 2013 : L’UGTT propose une initiative de sortie de crise.

    6 août 2013 : le Président de l’ANC Mustapha Ben Jaafar suspend les travaux de la constituante jusqu’au démarrage du dialogue national.

    10 septembre 2013 : Le quartet propose une feuille de route.

    3 octobre 2013 : L’UGTT annonce le démarrage, le 5 octobre 2013 du dialogue national, au palais des congrès à Tunis.

    17 octobre 2013 : Deux gardes nationaux tombent sous les balles d’un groupe d’éléments terroristes armés et un troisième grièvement blessé au village de Goubellat (gouvernorat de Béjà).

    23 octobre :7 gendrames tués au cours d’affrontements armés avec des terroristes dans la localité d’Ounaissia (délégation de Sidi Ali Ben Aoun, gouvernorat de Sidi Bouzid).

    10 Novembre : l’ANC examine un projet de loi devant ressusciter les fondations des habous appelées wakfs au Machrek.

    12 novembre : Adoption du nouveau code d’investissement par le conseil des ministres.

    29 novembre : la présidence provisoire annonce la publication d’un livre noir sur ”Le Système de propagande sous Ben Ali’. La sortie de l’ouvrage a été annoncée par la très nahdhaouie chaine télévisée Al-Moutawasset.

    13 décembre : le ministère des Affaires Religieuses annonce un projet de loi sur les mosquées.

    14 décembre : Mehdi Jomaa, actuel ministre de l’industrie est retenu par le quartet comme futur chef du gouvernement.