Alors que le ministère des Technologies de l’information et de la communication considère que le départ volontaire à la retraite de 2500 salariés de Tunisie Telecom s’inscrit dans le cadre d’un plan de restructuration de l’entreprise, la fédération générale du secteur de la poste et des communications estime qu’il s’agit d’un projet visant le licenciement de quatre mille salariés.
Dans une déclaration à l’agence TAP, Ahmed Ben Hcine, attaché de presse au ministère des Technologies de l’information et de la communication a affirmé qu’il s’agit d’une “restructuration de Tunisie Telecom consistant à permettre aux salariés qui le désirent de bénéficier de la retraite anticipée”.
Etant donné que la loi actuelle ne les autorise pas à profiter de cette mesure, un conseil ministériel, tenu mardi 7 janvier 2014, a élaboré un projet de loi qui sera soumis à l’assemblée nationale constituante, pour leur permettre de bénéficier de ce droit, a-t-il expliqué, ajoutant que les employés concernés sont les salariés titulaires âgés de plus de 50 ans et disposant d’une ancienneté d’au moins 15 ans.
“Il s’agit d’un plan, qui s’étend sur trois années, pour rajeunir Tunisie Telecom en lui permettant de recruter de nouveaux diplômés”, a expliqué Ahmed Ben Hcine.
Le départ d’un tel nombre de salariés n’aura pas de répercussion sur les caisses sociales puisque c’est “Tunisie Telecom qui se chargera du versement des pensions de retraite aux agents désireux bénéficier de la retraite anticipée jusqu’à ce qu’ils atteignent l’âge légal de départ à la retraite”, a-t-il fait savoir. La fédération générale du secteur de la poste et des communications voit les choses autrement. Mongi Ben Mbarek, secrétaire général de la fédération a affirmé, à la TAP, qu’il s’agit plutôt, d’un “licenciement abusif de 50% de l’effectif de Tunisie Telecom qui emploie 8200 salariés.
Il a expliqué que “le projet de licenciement émane du partenaire Emirati, l’Emirates International Telecommunications, détenteur de 35% du capital de l’entreprise”, ajoutant que la démarche engagée pour que l’opérateur historique se charge de payer les salaires des “licenciés” est un “gaspillage de l’argent public”.
La fédération générale du secteur de la poste et des communications a multiplié les réunions pour organiser une manifestation dans deux semaines devant l’Assemblée nationale constituante. Cette manifestation aura pour objectif de protester contre le projet de loi et demander l’ouverture d’une enquête concernant “la vingtaine de dossiers de corruption que le conseil d’administration de Tunisie Telecom n’a pas remis à la justice.