Nidhal Ouerfelli minimise l’impact de la libéralisation des prix du ciment

Le secrétaire d’Etat chargé de l’énergie et des mines Nidhal Ouerfelli a minimisé, vendredi, l’impact attendu de la libéralisation des prix du ciment gris s’attendant, au contraire, à une baisse des prix grâce à la concurrence qui s’accentuera du fait de la libéralisation.

Il a estimé, en marge d’un séminaire sur “le nouveau projet de production de l’électricité à partir des énergies renouvelables», tenu au siège de la Société tunisienne de l’électricité et du gaz (STEG), que la hausse des prix ne sera pas importante.

Le responsable a même prédit une baisse des prix étant donné que la libéralisation va contribuer à développer la concurrence entre les cimenteries dans le cadre de « transactions transparentes », ce qui « pourrait conduire à une baisse des prix », selon ses propos.

Les citoyens et les promoteurs immobiliers ont exprimé des appréhensions quant à une possible hausse des prix des matériaux de construction à l’instar des briques et de la céramique et partant l’augmentation des prix des biens immobiliers, notamment après l’entrée en vigueur, à partir du 1er janvier 2014, de la décision de libéralisation des prix du ciment et de la chaux artificielle.

Ouerfelli a souligné que l’Etat demeure le seul régulateur des prix du ciment et qu’il interviendra en cas de monopoles ou de perturbations du rythme d’approvisionnement du marché.

Il a fait savoir que l’autorisation octroyée par l’Etat à certaines entreprises d’exporter du ciment, figure parmi les instruments de régulation de l’offre et de la demande du marché, relevant que les usines relevant de l’Etat( Carthage cement et la cimenterie de Bizerte) devront assurer une production annuelle de l’ordre de 4,5 millions de tonnes.

Le membre du gouvernement a souligné, en outre, qu’un accord a été conclu entre le ministère de l’industrie et la profession, en vertu duquel les sept usines de production du ciment gris sont appelées à informer, chaque semaine, le ministère de l’industrie, de leur stock disponible à des fins de contrôle et d’injection de l’excédent de production en cas de déséquilibre entre l’offre et la demande.

IL a ajouté que la moitié de la consommation du marché tunisien est assurée par les cimenteries publiques, niant, toutefois, l’existence de monopoles ou de spéculations. Pour rappel, il a été décidé de lever progressivement et en deux fois la subvention de l’électricité et du gaz dont bénéficient les 7 sociétés productrices du ciment gris, et ce, à partir de janvier 2014, à hauteur de 50%.

La levée définitive aura lieu en juin 2014 (50% restants), et ce, tout en libérant les prix du ciment gris en Tunisie. La valeur de la subvention en matière d’électricité et de gaz, accordée par l’Etat, aux cimenteries a atteint environ 270 millions de dinars en 2013.

Ouerfelli a expliqué la démarche de libéralisation des prix par un excédent important en ciment gris observé sur le marché tunisien en raison d’une capacité de production, évaluée jusqu’à la fin de l’année 2013, à environ 10,5 millions tonnes.

Ce volume de production résulte de l’entrée en production de la société Carthage Cement (2,5 Millions tonnes), outre l’extension de la cimenterie de Bizerte.

Ceci permettra de produire 500 mille tonnes supplémentaires pour atteindre une production de 13,5 millions de tonnes, en 2014, a précisé Ouerfelli. Selon le responsable, le prix réel d’un sac de ciment gris s’élève à 5 dinars 800 millimes, sauf que le citoyen tunisien ne l’achète pas à ce prix, car les prix pratiqués sur le marché oscillent entre 7 et 8 dinars. Ce prix grimpe pour osciller entre 10 et 11 dinars lors des périodes de forte demande.