L’association “Wafa wa karama” (fidélité et dignité” à organisé, samedi à Médenine, une conférence internationale sur le problème du développement dans les régions frontalières et son rapport avec les phénomènes du terrorisme et de la contrebande.
Le colonel retraité de l’armée nationale, Mokhtar Ben Naceur a estimé qu’il n’est pas possible de garantir la sécurité sans développement, précisant que la situation sécuritaire dans le sud du pays est instable et que le danger réel consiste en la prolifération du terrorisme et de la contrebande. Dans ce contexte, il a fait remarquer que la commission nationale de maîtrise des prix a révélé que la valeur des produits saisis est passée de 51 millions de dinars en 2011 à 186 millions de dinars en 2012.
Le colonel a précisé, que selon la même source, le nombre des procès liés aux affaires de contrebande est passé de 1213 en 2011 à 4076 en 2012.
Ben Naceur a, en outre, signalé l’existence d’une coopération entre les réseaux de contrebande et les cellules terroristes réfugiées dans les montagnes, faisant remarquer que le nombre de voitures de contrebande est passé de 1500 avant la révolution à 10 mille voitures actuellement dont l’origine et la charge sont inconnues.
Il a indiqué que plusieurs mesures de contrôle de l’espace sahariens ont prouvé leur efficacité dans la protection des frontières, soulignant l’importance de la création d’une zone militaire tampon dans le sud de la Tunisie. Il a, par ailleurs, mis l’accent sur l’urgence de développer les zones frontalières à travers la mise en place d’une stratégie multidimensionnelle et de lutter contre le terrorisme et la contrebande.
Il a ajouté que la région du Sud constitue une profondeur stratégique et peut devenir une locomotive pour l’économie nationale, faisant observer que la sécurité de la Tunisie est liée à la sécurisation de cette région.
Les participants à la conférence dont des représentants de la société civile tunisienne et des Libyens des régions Zentan et Zliten ont discuté des raisons qui sont à l’origine de la marginalisation des zones frontalières et des moyens de développer ces régions.
Des intervenants ont estimé que la création d’une zone tampon empêchera le développement de la région. Les participants ont souligné la nécessité de responsabiliser les hommes d’affaires des deux pays, appelant à la création de projets pilotes communs, au renforcement du partenariat entre le sud tunisien et l’ouest de la Libye et à la création d’espaces commerciaux de libre échange à Ben Guerdane (Médenine) pour lutter contre la contrebande.
Ils ont aussi relevé l’importance d’entretenir l’infrastructure dans ces régions et d’encourager l’investissement mixte. Pour leur part, les participants libyens ont exprimé leur soutien à la création d’une faculté de médecine à Médenine et d’autres projets au profit des deux régions.