“Bien que le texte du dernier Draft de la constitution affiche une nette évolution en matière d’harmonisation avec les règles du droit international, des zones d’ombres persistent encore au niveau des principes de non discrimination, de liberté de conscience et de liberté d’expression” a affirmé Kaouthar Debbeche, maître assistante à la Faculté des sciences juridiques, politiques et sociales de Tunis.
Intervenant vendredi après-midi lors d’une conférence sur “l’engagement de la Tunisie dans le système international de protection des droits de l’homme”, organisée par l’ONG LABESS, elle a indiqué que la consécration des droits humains dans le texte de la constitution, sous réserve du respect des spécificités culturelles du peuple tunisien, vide ces droits de leur dimension universelle.
Le représentant du Haut commissariat des Nations-Unies aux droits de l’Homme Akram Khalifa, a souligné que des progrès ont été réalisés, depuis la révolution, dans certains domaines tels que la prévention contre la torture notamment avec l’entrée en vigueur en 2014 d’une instance de lutte contre la torture.
“N’empêche que des régressions ont été enregistrées en matière de liberté d’expression vu le nombre exacerbé de procès devant la justice” a-t-il dit. Il a insisté dans ce cadre, sur le rôle dévolu à la société civile, qui doit exercer une pression sur le gouvernement pour qu’il honore ses engagements internationaux en matière des droits de l’homme.
“Depuis l’ouverture du bureau du Haut commissariat en Tunisie en juillet 2013, nous avons relevé l’absence d’une stratégie claire en matière de création d’une police républicaine”, a fait remarquer le représentant du HCDH, ajoutant qu’un rapport sur la situation des prisons tunisiennes sera publié d’ici fin janvier 2014. Il convient de noter que LABESS (Laboratoire de l’Economie sociale et solidaire) est une ONG qui oeuvre à renforcer les capacités des associations tunisiennes et des porteurs de projets d’entreprenariat social par le biais du conseil, la formation et la mise en réseau.