Pour le conseiller juridique du Président de la République provisoire, Ahmed Ouerfelli, “le dossier de la corruption a le plus souvent fait du surplace et avance à pas lents, parfois désordonnés”.
Ouerfelli donnait lecture d’une allocution, au nom du président de la République, à l’ouverture, lundi à Tunis, d’une conférence sur le thème “Le peuple veut faire le procès de la corruption”, organisée à l’occasion de la Journée mondiale contre la corruption. Il a admis un certain retard accumulé dans le traitement du dossier de la corruption qu’il a qualifié de “grave, épineux et organiquement lié au dossier de la gouvernance”.
Faire le procès de la corruption, a-t-il dit, commande la mise en place des piliers des institutions qui en seront en charge. Or, il s’agit d’une question politique par excellence qui nécessite la réunion des conditions de légalité, de légitimité et de volonté politique sincère. Après avoir rappelé les avancées réalisées en matière de lutte contre la corruption, en particulier la création des mécanismes et institutions permanentes indispensables, le conseiller du président Marzouki a déploré que les textes actuels “ne permettent de poursuivre des personnes sur la simple présomption d’enrichissement”, les autorités compétentes ne pouvant toujours démontrer la preuve de leur corruption ou du détournement de deniers publics.
D’autant que, a-t-il dit, le droit pénal met en avant la présomption d’innocence. Organisée par l’Association tunisienne contre la corruption, cette conférence s’est tenue avec la participation de magistrats, d’experts et d’un certain nombre d’acteurs de la société civile. Le débat a porté sur les réalités de la corruption administrative et financière en Tunisie après la révolution.