La présidente de l’Organisation tunisienne de lutte contre la torture, Me Radhia Nasraoui, a affirmé avoir recu, depuis septembre 2012, des dossiers de près de 200 cas de torture et de mauvais traitements, dans les prisons et centres de garde à vue.
Dans une déclaration à la presse en marge de la conférence tenue, samedi, à Tunis, par son organisation, sur le thème “la torture et les mauvais traitements, entre réalité et législation”, elle a précisé que 89% des plaintes enregistrées par l’organisation concernent des hommes et 11% des femmes, ajoutant que 26% des agressions sont survenues avant le 14 janvier 2011.
Nasraoui a précisé que « 74% des cas de torture sont survenus après le 23 octobre 2012. la plupart ont été enregistrés dans les postes de polices et à l’intérieur des prisons ». Elle a indiqué que 40 plaintes judiciaires contre la torture et les mauvais traitements ont été déposées, dont 24 dossiers ont été soumis à une enquête judiciaire, trois classés sans suite, deux transférés au tribunal de première instance et un à la Cour d’appel.
« Pratiquement, aucun changement n’a été opéré pour éradique le phénomène de torture, à l’exception du volet législatif dont l’établissement de l’imprescriptibilité des crimes de torture et l’adoption de la loi portant création de l’instance nationale pour la prévention de la torture », a-t- elle dit.