Tunisie : Le budget de l’Etat pour 2014, va accentuer la crise économique

Mustapha Jouili, membre du bureau politique du parti unifié des patriotes démocrates (El Watad) a considéré que le budget de l’Etat pour 2014, constitue “un déni des revendications de la révolution, en matière d’emploi et de développement régional”, estimant que “ce budget va accentuer la crise économique et les disparités entre les catégories sociales et conforter les intérêts du capitalisme national et étranger”.

Tenant jeudi à Tunis, une conférence de presse, sur le projet de budget de l’Etat pour l’exercice 2014, Jouili a affirmé que “l’Etat a délaissé son rôle économique et social, en adoptant une politique d’austérité pour l’année prochaine, après avoir opté pour une politique expansionniste dans les précédents budgets”.

Il a même, avancé que le budget 2014 “est conforme aux directives du Fonds Monétaire International (FMI), en matière de réduction de l’embauche dans le secteur public, de gel des salaires dans la fonction publique, de privatisation, de pression fiscale, de réduction des dépenses de compensation outre les exemptions accordées aux sociétés, sous prétexte de renforcer l’investissement”.

Il a critiqué les hypothèses adoptées pour le budget de l’Etat pour l’exercice 2014, soit un taux de croissance de 4%, un prix du baril de pétrole à 110 dollars et un taux de change de 1,67 dinar, pour 1 dollar, ce qui nécessite la réalisation d’un taux de consommation de 4,6% et un accroissement des exportations de 4,6%.

Selon lui, ceci est “impossible” à réaliser, étant donné “la dégradation du pouvoir d’achat des classes moyenne et basse, l’augmentation de la pauvreté et de la marginalistaion et la fragilisation du tissu industriel national”.

Il a prévu ” un accroissement de l’endettement, un recul de l’investissement public et privé, la diminution des opportunités de croissance et de création d’emplois”. S’agissant du projet de loi de finances complémentaire pour 2013, il n’a pas écarté l’éventualité de voir le taux d’endettement atteindre 49,5%, à la fin de l’année.