HRW : Les conditions de détention en Tunisie après la révolution

Le rapport de Human Rights Watch sur les conditions de la garde à vue en Tunisie, a été présenté, jeudi, au cours d’une conférence de presse tenue à Tunis.

La directrice du bureau de HRW, à Tunis, Emna Guellali, a indiqué à cette occasion que l’organisation avait recueilli les témoignages d’une centaine de détenus et constaté de visu les conditions “indécentes” prévalant dans les centres de garde à vue, avec l’absence de nourriture de bonne qualité, le manque d’hygiène et l’insuffisance de l’assistance médico- sanitaire, outre la non disponibilité sur place d’un médecin à plein temps, à l’exception du centre de détention de Bouchoucha. Après la chute du régime de Ben Ali, les autorités tunisiennes ont autorisé les organisations internationales des droits de l’Homme à vérifier les conditions d’incarcération des détenus en phase d’instruction.

Les ONG concernées ont pu le faire en visitant tous les centres de détention, à l’exception de celui de Gorjani, à Tunis, ” au prétexte du respect du secret de l’instruction”, selon Guellali.

Quarante détenus sur 70 interrogés ont dit avoir subi des atteintes à leur intégrité physique et morale et de mauvais traitements durant l’enquête et l’interrogatoire de la part de policiers, a-t-elle encore indiqué, soulignant la nécessité d’assurer de meilleures garanties légales aux détenus, notamment par l’amendement du Code de procédures pénales, l’écourtement de la durée de la garde à vue qui peut aller en Tunisie jusqu’à 6 jours, bien loin des normes internationales (48 heures), et la garantie du libre accès du détenu à un avocat.

Le rapport intitulé ” Failles dans le système: la situation des gardés à vue en Tunisie “, comporte plusieurs volets, notamment le cadre législatif et politique de la garde à vue, les conditions de détention, et l’insuffisance des garanties contre les mauvais traitements au vu du droit international. Un film sur les visites de HRW dans les centres de garde à vue et actant certains abus et autres cas de mauvais traitements a été visionné à l’occasion de la présentation du rapport de l’organisation.