“Des obstacles juridiques et logistiques empêchent les personnes handicapées d’exercer leur droit au vote en Tunisie” ont relevé les participants à une conférence sur la participation des personnes handicapées à la vie politique organisée, mercredi à Tunis, à l’occasion de la célébration de la journée internationale des personnes handicapés.
Les participants ont examiné les différents obstacles auxquels est confrontée la personne handicapée lors de l’exercice de son droit électoral. Ils ont souligné que la Tunisie a été parmi les premiers pays à avoir ratifié les conventions internationales des Nations Unies relatives aux personnes handicapées en 2008 et doit aujourd’hui éliminer les obstacles qui empêchent cette catégorie sociale d’exercer pleinement ses droits politiques.
“La Tunisie doit prendre toutes les mesures et mettre à la disposition des handicapés les moyens et équipements nécessaires et appropriés à leurs situations lors des élections afin de leur permettre d’exercer leur droit au vote”, ont-ils recommandé.
Intervenant à cette occasion, Khalil Zaouia, ministre des affaires sociales a souligné que la Tunisie s’est employée à consacrer le processus démocratique après la révolution ce qui nécessite, selon lui, une évaluation de la situation actuelle et l’engagement des préparatifs pour garantir une participation effective des personnes handicapées aux prochaines élections. Le ministre a reconnu que les bureaux électoraux n’ont pas été équipés pour accueillir les personnes handicapées outre le manque de personnel qualifié pour traiter avec ces personnes.
Il a, en outre, souligné la nécessité de développer le cadre législatif, de simplifier les procédures, de sensibiliser les parties prenantes et de développer les mentalités afin de garantir le droit des personnes handicapées au vote.
De son côté, Samir Dilou, ministre des droits de l’homme et de la justice transitionnelle a signalé que le renforcement de la participation des personnes handicapées à la vie politique nécessite la conjugaison des efforts de toutes les parties afin de mettre en place un cadre juridique leur garantissant leurs droits politiques.
Il a mis l’accent sur la nécessité de mettre en application les conventions ratifiées par la Tunisie et de dresser un état des lieux pour pouvoir trouver des solutions. La conférence a été organisée par la fondation internationale pour les systèmes électoraux (IFES) et l’organisation Handicap International en collaboration avec l’organisation tunisienne de défense des droits des personnes handicapées.