La brigade de recherches et d’investigations de la Garde nationale de l’Aouina a entendu mercredi le directeur de la rédaction de l’agence TAP, Lotfi Arfaoui, sur commission rogatoire du Procureur de la République près le Tribunal de première instance de Tunis en date du 3 avril 2013 pour diffusion de fausses nouvelles.
Il s’agit en l’occurrence de la diffusion d’une dépêche d’agence faisant état de la mort d’un détenu. Cette procédure avait visé dans un premier temps les stations de radio Mosaique FM et Shems FM, avant que l’agence TAP n’y soit fourvoyée. La dépêche en question en provenance du bureau de l’agence à Sousse et diffusée dans le « service TAP » du 14 février 2013 se rapportait à des propos tenus par le chef de la section de la Ligue tunisienne des droits de l’Homme dans la région.
La dépêche reprise par certains médias donne une version « fragmentaire », voire « déformée » de la mort d’un détenu de droit commun, le 10 février 2013 au CHU de Sahloul, à Sousse, à la suite de la détérioration de son état de santé, elle même consécutive à une grève de la faim sauvage de plusieurs jours, en protestation contre sa non remise en liberté alors qu’il clamait son innocence de l’accusation de toxicomanie.
Le directeur de la rédaction de l’agence a argué, dans sa déposition, que la dépêche incriminée remplissait toutes les conditions professionnelles aux plans de la forme comme du contenu, s’agissant de la citation de plusieurs sources (le chef de section de la LTDH et le chargé de la communication du ministère de la Justice), comme de la crédibilité, sans compter que les faits évoqués étaient patents et recoupés d’après diverses sources. Le représentant de TAP a également marqué son étonnement du fait que l’inculpation de « diffusion de fausses nouvelles » s’appuie sur une information avérée et confirmée par les propos des parties concernées, tant officielles qu’officieuses.