L’Association des magistrats tunisiens (AMT) s’est insurgée contre ” la pratique consistant à placer des gens en garde à vue en dehors des garanties légales”, réclamant une enquête rapide sur les circonstances du placement en garde à vue de l’avocat Slaheddine Hajri le 4 novembre courant et quatre jours durant” par la police et sans en référer au Parquet.
Les garanties légales pour les placements en garde à vue, souligne mercredi l’AMT dans un communiqué, “commandent que le ministère public soit avisé et que son aval soit obtenu impérativement, afin que le Parquet puisse exercer son pouvoir de contrôle sur la validité des procédures, dans la forme comme dans le fond, outre la nécessité d’alerter les structures professionnelles, le cas échéant, conformément à la loi”.
Aussitôt informé par le Barreau, le 7 novembre, de l’arrestation de Me Hajri, ajoute le communiqué de l’AMT, le ministère public a ordonné sa remise en liberté immédiate, ayant pris connaissance du procès-verbal d’enquête. De même, il a ordonné l’ouverture d’une information judiciaire sur les éventuelles violations subies par l’avocat.
Me Slaheddine Hajri, rappelle-t-on, avait été interpellé le 4 novembre et placé en garde à vue pendant 4 jours au centre de détention de Bouchoucha, sans que le procureur n’ait été avisé, et ce à la suite d’une dispute avec un gardien de parking, devant chez lui à la Goulette. Par solidarité avec leur confrère, les avocats ont observé ce mercredi un mouvement de grève dans toutes les juridictions du pays.