Tunisie – Dialogue National – Nouveau Gouvernement : Compétente (pour un ministère de compétences) à la recherche d’un poste à la hauteur de ses ambitions

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Depuis que les gens de l’UGTT suent sang et eau pour trouver une voie de salut pour un pays exsangue, c’est incroyable le nombre de programmes, stratégies, propositions, schémas, concepts, procédures, think tanks, séminaristes, conseillers, experts, et tutti quanti qui passent leur temps à faire des propositions pour faire remonter la pente à ce pays qui n’a eu qu’un seul tort: donner des lettres de noblesse au terme «dégage»; et depuis ce jour-là, il subit les pires outrages de la part d’une équipe -si j’ose dire- d’une incompétence qui dépasse l’entendement!

Alors heureusement que ces «zouvris», comme l’imaginaire d’un peuple colonisé, les appelait à l’époque, ont repris le destin de leur pays en main pour une multitude de raisons dont par exemple le fait que ces gens n’ont nulle part ailleurs où aller se refugier si ça tourne mal. Mais ils n’ont pas le choix si ce n’est vaincre la bêtise ou mourir sur place. Et j’ai la nette impression que les héritiers de l’instituteur d’ABASSIA ont de quoi être fiers!

Mais là-dedans moi aussi je veux aussi ma part de gâteau: je suis intelligente, j’ai un QI élevé, j’ai des diplômes à ne savoir qu’en faire, je ne suis pas vilaine et même j’ai démontré rien que par papiers et vos nombreuses réactions que j’avais une belle plume. Donc mes chers lecteurs, je me porte candidate pour un poste pour une “ministre compétente dans un ministère de compétences“ pour sauver la patrie et le nettoyer de ses ordures; et pour vous démontrer que je sais y faire.

Je vais calculer devant vous quelles sont mes chances d’être ministrable et ce rien qu’en utilisant les chiffres publiés par l’Institut national de la statistique sur la population; chiffres qui sont quand même incontestables:

– D’après l’extrapolation des résultats du recensement de 2004, nous sommes aujourd’hui 11 millions de Tunisiens, et là-dedans il y a 30% de population active, soit environ 3,5 millions de compatriotes. Parmi cette population active, il y aurait plus de 20% de fonctionnaires et 30% répartis entre les domaines de l’agriculture, les commerces et les entreprises.

– Si on s’intéresse à d’autres paramètres, on constate que 10% de la population ont un niveau supérieur et 10% ont plus de 59 ans!

– Pour les puristes, la parité est pratiquement partagée avec un peu plus de femmes que d’hommes.

Comment utiliser cette série de chiffres?

Déjà pour occuper un poste aussi important, il faut au moins trois conditions:

– la compétence, l’expérience et l’envie d’occuper ce poste;

– si la compétence et l’expérience peuvent être mesurées –diplômés du supérieur et plus de 59 ans–, cela fait potentiellement 34.500 personnes si on tient compte des deux premiers paramètres, et l’envie peut se calculer en considérant une donnée statistique «la racine carré du nombre», ce qui donnerait entre 180 et 200 candidats potentiels repartis entre les deux sexes; donc je me retrouve avec une chance sur cent, et si le gouvernement ne dépasse pas 20 personnes, imaginez que je me retrouve avec une chance sur 10, ce qui n’est déjà pas mal! Priez pour que je me trouve même un strapontin!

Maintenant, si on pense aux postes les plus importants, c’est-à-dire premier ministère et présidence, a priori mes chances sont minimes, ce poste est réservé aux mâles qui, en principe, sont des anciens de l’administration et doivent être qualifiés, expérimentés, etc… Donc, comme cet échantillon représente 20% de la population active, le candidat serait à trouver dans un échantillon de 7.500 cadres supérieurs, et compte tenu des exigences de la fonction, nous avons considéré que le nombre final de candidats, en considérant la racine de la racine de ce chiffre, on se retrouvera avec une bonne dizaine de candidats à ces postes!