Démarrage du 2ème congrès du syndicat des magistrats tunisiens

Le 2ème congrès du syndicat des magistrats tunisiens a démarré dimanche au palais de justice à Tunis pour l’élection de 9 membres du comité directeur du syndicat parmi les 15 candidatures présentées.

Le président du congrés et le président honoraire des magistrats Mohamed Nébil Naccache a souligné à l’ouverture du congrés placé sous le signe : « pas de tutelle politique sur le pouvoir judiciaire », que le pouvoir judiciaire est dans un rapport antinomique avec le systeme politique, relevant que la magistrature est une institution qui prone la justice et l’équité alors que la politique a pour finalité le pouvoir avec d’autres moyens que ceux de la justice.

“Toute immixion politique dans le système judiciaire doit être évitée car elle risque de le corrompre”, a-t-il relevé, précisant qu’au cas ou un magistrat adhère à un parti politique, il perd son indépendance, son impartialité, son intégrité et s’écarte du principe de l’égalité.

Il a indiqué que le syndicat des magistrats tunisiens avait mis en garde, lors de sa création, aprés la révolution contre “les dangers de la politisation du secteur”, mettant l’accent sur l’attachement du syndicat des magistrats à poursuivre son action visant à mettre en place une justice indépendante.

De son côté, l’actuelle présidente du syndicat des magistrats, Raoudha Laabidi a affirmé que la tunisie traverse une période difficile à cause de la déviation du processus transitoire et de la prolifération du phénomène du terrorisme, soulignant “l’absence d’une volonté politique pour l’instauration d’une justice indépendante”.

Dans ce contexte, elle a indiqué que le syndicat des magistrats tunisiens n’a cessé de dénoncer les législations qui portent atteinte à la magistrature et aux droits des magistrats.

Laabidi a réitéré le refus du syndicat des magistrats de l’instance provisoire de l’ordre judiciaire qui, selon ses propos, “empêche les magistrats d’être indépendants et neutres et partage ses prérogatives avec le ministre de la justice”, ajoutant que le rendement de cette instance “ne répond pas aux aspirations des magistrats”.

A l’issue de la séance inaugurale, les candidats au comité directeur du syndicat des magistrats ont été présentées outre la création des commissions du congrés à savoir: les commissions du vote, de la sélection et celle de la motion du congrés. Mme Raoudha Laabidi, a indiqué que le syndicat compte 1260 membres sur un total de 1900 magistrats.