Des dirigeants du Front de salut national ont assuré à l’unisson que si le chef du gouvernement actuel ne proclame pas son engagement à démissionner, ils vont « se retirer du dialogue national et descendre dans la rue pour continuer la lutte pacifique jusqu’au départ du gouvernement ».
Ils en ont fait état dans des déclarations à l’agence TAP alors qu’ils défilaient mercredi avenue Habib Bourguiba, en centre-ville de Tunis où se tenait une manifestation de l’opposition.
Le porte-parole d’Al-Massar, Samir Taieb, a indiqué que cette marche avait été programmé pour le 23 octobre, avant que soit annoncée la date du démarrage officiel, le même jour, du dialogue national. C’est que, a-t-il justifié, “cette date est porteuse d’une forte charge symbolique parce que synonyme de fin de légitimité du gouvernement de la Troika”.
Il a formé le voeu de voir le gouvernement annoncer l’acceptation du principe de démission pour ouvrir la voie à la mise en oeuvre de la feuille de route et aux tractations pour la formation d’un gouvernement de compétences non partisan, affirmant que, dans le cas contraire, “le Front de salut continuera à agir résolument et pacifiquement pour maintenir la pression sur le gouvernement”.
“Si la Troika persiste dans ses manoeuvres dilatoires, nous serons contraints à nous retirer du dialogue national et ne plus être partie prenante de la mise en oeuvre de la feuille de route du Quartette parrainant le dialogue national”, a ajouté Samir Taieb.
De son côté, la secrétaire générale du parti Al- Joumhouri, Maya Jeribi, a estimé que “la journée du 23 octobre aura été la date de fin de légitimité du gouvernement actuel et celle où toutes les couches sociales sont descendues dans la rue pour réclamer l’application immédiate du principal point du plan du quartette, à savoir la proclamation du départ du gouvernement”.
C’est, a-t-elle dit, “le jour où les Tunisiens se sont unis pour soutenir l’initiative du Quartette et réclamer la formation d’un gouvernement indépendant qui placerait parmi ses priorités la lutte contre le terrorisme, la révision des nominations décidées sur la base de l’allégeance partisane et la réunion des conditions d’élections libres”.
Maya Jeribi a estimé indispensable que le prochain gouvernement soit neutre afin d’être à équidistance de tous les partis politiques. Le secrétaire général adjount du Parti des patriotes démocrates unifié, Zied Lakhdar, a affirmé lui aussi qu’au cas où lechef du gouvernement provisoire Ali Larayedh ne proclame pas l’engagement de démission du gouvernement à l’échéance prescrite par la feuille de route, le Front de salut se retirera du dialogue.
Il a dit disposer d’informations de première main selon lesquelles “l’UGTT serait parvenu à persuader Ali Larayedh d’annoncer son engagement à démissionner afin d’épargner au pays davantage de tension”, n’écartant pas toutefois l’éventualité d’un revirement pour des considérations partisanes. Quant au porte-parole du Courant populaire Mourad Amdouni, il a indiqué que la manifestation de ce 23 octobre n’a d’autre finalité que de servir les objectifs de la révolution.