52 moutons sont morts asphyxiés dans la nuit du samedi 12 octobre. Ils étaient destinés aux agents de police qui ne pouvaient pas célébrer « l’Aid » avec leurs familles. On avait fermé sur eux les portes des cellules sises à la maison d’arrêt de Bouchoucha et ils ont trépassé.
Non. Ce n’est pas une plaisanterie macabre. C’est tout juste les conditions de vie inhumaines réservées aux « pensionnaires » enfermés pendant 3 ou 6 jours au Centre d’arrêt Bouchoucha avant leur comparution devant le juge d’instruction. Des conditions invivables, à tel point que même les animaux n’arrivent pas à y résister, pire à y survivre.
Une personne arrêtée à cause d’une conduite en état d’ivresse, d’une simple bagarre, d’un accident de voiture ou même des suites d’une erreur d’identification, peut entrer saine au centre d’arrêt de Bouchoucha et en sortir atteinte d’une maladie infectieuse ou brutalisée au choix…Entre les cellules étroites-comme celles où les moutons ont été asphyxiés- ou les grandes salles surpeuplées équipées de toilettes qui débordent, c’est choisir entre la peste et le choléra.
A Bouchoucha où dans la plupart des cas, une arrestation précède une détention courte ou longue, on risque fort, non seulement de perdre sa liberté, mais surtout sa dignité.
Face à la détresse des prévenus, les avocats ou les détenus déplorent ou protestent mais personne n’entend leurs signaux de détresse. Quant aux organisations des droits de l’homme, elles sont seulement focalisées sur les prisons alors que l’on peut y arriver déjà brisé pour la vie.
Les autorités de tutelle ont, elles, mieux à faire que de s’occuper d’un centre de prévention, où l’on ne séjourne pas longtemps. Toutefois, 6 jours à Bouchoucha, c’est pire que 6 mois ou plus dans une prison.
A.B.A