Le porte-parole du Mouvement Ennahdha, Ajmi Lourimi, a critiqué vendredi « certaines composantes de l’opposition pour qui l’étape transitoire doit aboutir à l’annulation des résultats des élections du 23 octobre 2011 et non pas à l’écriture de la Constitution ».
Si Ennahdha tient tant au dialogue national, a-t-il dit au cours d’une conférence de presse, « c’est surtout pour persuader ces parties là de la nécessité de rompre avec la stratégie de l’isolement et d’opter plutôt pour la réussite du processus du 23 octobre, afin qu’une nouvelle Constitution puisse être écrite et organisées des élections libres, impartiales et transparentes ».
De son côté, le coordinateur général du Mouvement Ennahdha, Abdelhamid Jelassi, a nié que les séances informelles du dialogue national ait une manière de laisser traîner le dialogue en longueur, les considérant même importantes pour « trouver des solutions applicables au niveau de l’Assemblée nationale constituante et faire en sorte que les parties au dialogue remplissent les engagements pris et se conforment aux compromis arrêtés d’un commun accord ».
Ces réunions, a-t-il ajouté, « ont beaucoup apporté en termes de climat de travail, de méthodologie et de contenu et de jeter les passerelles de confiance entre toutes les parties prenantes, sans compter la prise de conscience du fait que des problèmes existent et de nombreux obstacles aussi, qui demandent des solutions, notamment la mise en place de l’ISIE ».
Jelassi a en outre réaffirmé l’attachement de son parti à la voie consensuelle comme seul moyen d’assurer le succès du processus transitoire, de même que sa volonté d’uvrer en faveur de la réussite du dialogue national, d’en accélérer la cadence et d’amener l’ensemble des partenaires à souscrire à un mouvement d’apaisement généralisé.
« L’aménagement de l’environnement favorable et l’approche préparatoire sont à même d’assurer l’indissociabilité des processus constituant et gouvernemental », a-t-il estimé. Pour le Mouvement Ennahdha, « l’unique motif invoqué pour justifier la démission du gouvernement serait de s’affranchir de la suspicion d’exploitation, par les tenants du pouvoir, de leur autorité à des fins électoralistes », a-t-il encore déclaré, soulignant la nécessité de se garder de déstabiliser, encore moins de doubler les institutions légitimes comme c’est le cas de l’Assemblée constituante, « au risque de faire du dialogue une Assemblée constituante parallèle ».
Jelassi a d’autre part justifié l’attachement d’Ennahdha à ce que soient trouvées des formules souples pour associer au dialogue national des partis non représentés à l’Assemblée nationale constituante et non signataires de la feuille de route, tout comme les autres partis et les groupes sans étiquette politique. Notre but, « est qu’aucune partie ne se sente exclue ».
Le chef du Bureau politique du Mouvement Ennahdha, Ameur Larayedh, a lui aussi établi le parallélisme entre le processus constituant et le processus gouvernemental « afin d’arriver au plus vite à des élections et de passer de l’étape transitoire à celle des institutions pérennes ».