Les islamistes tunisiens sont prêts à quitter le pouvoir si les urnes en décident ainsi et souhaitent que les élections aient lieu le printemps prochain, a déclaré, vendredi, le président du mouvement Ennahdha, Rached Ghannouchi, dans une interview accordée à l’agence de presse Reuters. “Pour ce qui est des élections, nous les voulons aussi vite que possible” .
“De façon réaliste, nous parlons du printemps prochain”, a-t-il tenu à préciser. Partisan du maintien de la légitimité de l’Assemblée nationale constituante (ANC), Ghannouchi a appelé les élus de l’opposition à revenir à l’Assemblée et à finir leur travail en finalisant la Constitution et en créant une commission électorale, en contrepartie de quoi le mouvement Ennahdha cédera le gouvernement.
“Donnez au peuple tunisien qui vous a élus la Constitution pour laquelle ils s ont élus et nous céderons le gouvernement”, a-t-il insisté.
Sur la question du rendement du gouvernement de la Troïka, Ghannouchi a affirmé que “C’est le peuple tunisien qui décidera lors des élections si le gouvernement a échoué ou pas”.
Répondant à la question de l’avenir de l’Islam politique en Tunisie et dans le monde arabe, Ghannouchi a déclaré que les mouvements islamistes au pouvoir ont enregistré “peut-être des reculs, mais la tendance générale est à la hausse”, refusant, ainsi, de considérer l’éviction de président égyptien Mohamed Morsi, comme un revers de fond pour l’islam politique. Selon Ghannouchi, l’islam et la modernité vont de pair, de même que l’islam et la démocratie.