Tunisie : Les médecins, médecins dentistes et pharmaciens refusent le projet de la loi

Les membres du syndicat général des médecins, médecins dentistes et pharmaciens ont exprimé, jeudi, leur refus du projet de loi complétant la loi numéro 21 de l’année 1991 en date du 13 mars 1991 relatif à l’organisation des professions de médecins et médecins dentistes.

Ils ont recommandé de renoncer à ce projet de loi soumis, actuellement, à l’examen de l’assemblée nationale constituante (ANC) et qui prévoit d’obliger les médecins spécialistes, nouvellement diplômés, à travailler pendant trois ans dans les zones intérieures.

Salma Maala, médecin résident, membre du syndicat des médecins, pharmaciens et médecins dentistes, résidents et internes, a déclaré à la TAP que la conférence de presse prévue pour aujourd’hui n’a pas eu lieu en raison du nombre limité des journalistes venu la couvrir ainsi que du nombre réduit des professionnels du secteur.

Elle a expliqué que le refus de cette loi ne signifie pas le refus de travailler à l’intérieur du pays. Il s’agit, plutôt, de contester la non association des structures professionnelles à l’élaboration de cette loi.

Selon le médecin résident Karim Abdellatif, le travail obligatoire est contraire aux critères du travail décent prévus dans les accords que la Tunisie a ratifiés avec l’organisation internationale du travail. Il a ajouté que ce projet de loi conditionne l’octroi de l’autorisation d’exercer dans le privé par le travail pendant trois ans dans une zone intérieure.

Il estime qu’il existe d’autres formules pour encourager les médecins à travailler loin de la capitale tel que l’octroi, à l’instar de la décision prise par le gouvernement français, de bourses d’études pour encourager les futurs médecins à travailler dans les zones rurales. Pour sa part, Khouloud Manai a évoqué un autre projet de loi qui sera, bientôt, soumis à l’ANC et relatif à la création d’hôpitaux privés sans un cahier des charges.

La création de pôle de santé et la consolidation de l’investissement dans les régions constituent, à son avis, le meilleur moyen permettant de remédier au manque de médecins spécialistes dans les régions. Les médecins présents ont évoqué plusieurs questions relatives, notamment, au manque d’équipements et de ressources humaines et à la violence exercée contre le corps médical et paramédical lors de l’exercice de ses fonctions.