L’amélioration des conditions de traitement des personnes durant la garde à vue dans les centres de détention était le thème de la 1e journée d’étude organisée mercredi à Tunis, conjointement par le ministère de l’Intérieur et le Comité international de la Croix rouge (CICR).
Comme l’a rappelé le directeur des relations extérieures et de la coopération internationale du ministère de l’Intérieur à l’ouverture de la rencontre, cette dernière devait donner lieu à la présentation d’un plan d’action destiné à lutter contre les mauvais traitements pendant la garde à vue. L’objectif en est de favoriser l’avènement d’une sûreté républicaine respectueuse des droits de l’Homme et répondant aux standards internationaux.
Ce responsable, Ridha Berrabah, a fait part de l’engagement du ministère à réformer le système sécuritaire en termes de doctrine et de comportements des personnels, concomitamment avec la mise en place du mécanisme national de prévention de la torture. Le texte y afférent était en cours d’examen, le jour même à l’Assemblée nationale constituante.
Avec l’aide d’organisations partenaires et autres bailleurs de fonds, le ministère de l’Intérieur s’emploie résolument à réformer le secteur sécuritaire, a-t-il ajouté, invitant les différentes parties concernées à ne pas se limiter aux volets législatifs ni à négliger la question des infrastructures des centres de détention, et ce afin que soit garantie la dignité de la personne en garde à vue.
De son côté, le chef de la mission régionale du CICR à Tunis, Marcos Broderman, a rappelé que la Croix rouge avait été autorisée en 2005 à effectuer des visites aux centres de détention des ministères de l’Intérieur et de la Justice.
Toutefois, a-t-il fait remarquer, les difficultés de dialoguer avec les autorités d’alors avaient empêché que s’esquisse la moindre amélioration des conditions prévalant dans ces centres. La situation s’est améliorée après la révolution avec l’activation des programmes préconisés par le CICR au vu de ses constats lors des visites effectuées dans les centres de détention.
Selon le représentant du CICR, la coopération étroite entre le ministère de l’Intérieur et la Croix rouge internationale s’est traduite par le lancement du projet d’amélioration des conditions de la garde à vue dans les centres de détention, ce qui dénote, a-t-il dit, le sérieux avec lequel le ministère s’emploie à assurer le respect des garanties légales et de l’intégrité physique et psychique des personnes en garde à vue placées sous sa responsabilité.
Outre la présentation d’un avant-projet de guide de bonnes pratiques à l’usage des agents d’application des lois en matière de garde à vue, cette journée d’étude comporte des interventions de cadres sécuritaires tunisiens et d’experts suisses, ainsi que des workshops et débats sur nombre de thèmes en rapport avec la garde à vue.