Trente-huit employés de la société TUNISEL de Ben Guerdane observent une grève de la faim, au siège de l’entreprise à la Sebkha de Adhibet, pour la quatrième journée consécutive, lundi, parce qu’ils n’ont pas encore reçu leurs salaires de quatre mois.
Lundi matin, l’état de santé de deux des grévistes s’est dégradé suite à cette grève de la faim. Dimanche, cinq autres grévistes ont du être hospitalisés à Ben Guerdane.
Selon les déclarations de certains grévistes et le secrétaire général du syndicat, Mahmoud Achour, faites à la correspondante de l’agence TAP à Médenine, la grève de la faim a été décidée après avoir épuisé tous les autres moyens de protestation, afin de percevoir leurs salaires, de permettre à l’entreprise de reprendre ses activités et de garantir leurs sources de revenus.
D’après un employé de la société le syndicaliste Hédi Mansour, les employés demandent de percevoir leurs salaires et la reprise des activités, tout en refusant d’être impliqués par la direction de la compagnie dans toutes surenchères ou intervention, pour résoudre ses problèmes avec les transporteurs de sel, de la Sebkha vers le port de Zarzis, parce qu’ils ne sont responsables que de la production.
Les employés ont exprimé leurs craintes pour l’avenir de la sebkha d’Adhibet considérée comme l’une des plus importantes dans le domaine de la production du sel en Afrique. Ils ont, dans ce sens, mis en garde contre les dégâts pouvant survenir, à la suite de la longue conservation du sel dans ses bassins, ce qui peut constituer une menace pour les sources de revenus des employés et des postes d’emploi pouvant être créés.
D’autre part, les travailleurs ont dénoncé l’absence de réaction de la direction de la société, tout en soulignant qu’ils poursuivent la grève de la faim jusqu’à ce qu’une solution soit trouvée.
Ils ont menacé d’aller jusqu’à la grève de la faim sauvage. De son côté, le délégué de Ben Guerdane, Rachid Naïri, a proposé une intervention d’urgence du gouvernement pour la révision du marché d’exploitation de la sebkha, surtout “face au manque de sérieux de l’exploitant actuel avec, en parallèle, une décision du ministère des Affaires sociales pour accorder une aide urgente aux travailleurs et des pressions sur l’exploitant pour qu’ils obtiennent leurs droits”.
La société TUNISEL vit, depuis 2012, au rythme des grèves, après la décision de l’élimination du travail en sous-traitance pour le transport du sel et l’achat de camions pour accomplir cette mission. Mais, les transporteurs avaient rejeté ce nouveau système et le refus de la compagnie de travailler avec eux, ce qui a entravé l’exportation du sel et limité les activités de l’entreprise à la production, jusqu’à son arrêt, actuellement.