Le président de la République provisoire Moncef Marzouki s’est dit « optimiste » quant aux résultats du dialogue national mais « préoccupé » par deux dangers :
le terrorisme et la situation économique S’exprimant samedi lors de la séance inaugurale du dialogue national de sortie de crise organisé au palais des congrès à Tunis à l’initiative du quartet parrainant le dialogue, le président Marzouki a affirmé que « la menace du terrorisme est sérieuse mais elle demeure sous contrôle ».
Evoquant le volet économique, le président Marzouki a estimé que l’économie est dans une situation de quasi- paralysie comme conséquence du climat politique, soulignant la nécessité de trouver rapidement une solution pour rattraper le temps perdu et réunir les conditions favorables à la relance de l’investissement intérieur et extérieur afin de résoudre les problèmes économiques.
« Les discussions sans fin ou l’échec des discussions risquent de mettre en péril non seulement la sécurité nationale mais également le droit des centaines de milliers de Tunisiens à une source de revenu », a regretté le président Marzouki. Toujours dans le même registre, le président de la République a estimé que l’année 2014 sera une année des plus difficiles sur le plan économique. Car, a-t-il dit, la reprise de l’économie ne sera fonctionnelle qu’à partir de 2015.
Il s’agit pour cela, a proposé Marzouki, de parachever rapidement l’édification des institutions de l’Etat démocratique pour être un acquis durable, solide et irréversible mais aussi pour instaurer une paix sociale avant les élections.
Sur un autre plan, le président Marzouki a relevé que la crise qui a secoué le pays a montré que le peuple Tunisien rejette toutes les formes de violence et que la vaillante armée nationale s’acquitte de son devoir avec la plus grande rigueur et efficacité. Le président Marzouki a également mis en avant la clairvoyance et l’esprit de responsabilité dont ont fait preuve les acteurs politiques et de la sociale civile, soulignant le soutien dont bénéficie la transition pacifique en Tunisie auprès de la communauté internationale. De son côté, le président de l’Assemblée nationale constituante (ANC) Mustapha Ben Jaafar a estimé que le retour à la table des négociations est impératif et constitue une importante revendication populaire, déclarant à ce propos « l’échec du dialogue national est une erreur pour laquelle nous serons appelés à rendre compte ».
Il faut engager le dialogue national en évitant la logique « gagnant/perdant», a plaidé Ben Jaafar, estimant que ce dialogue commande de surmonter la crise politique qui secoue le pays à la faveur d’une vision claire et précise et des dates fixes pour les prochaines échéances dans le cadre d’un consensus et sur la base de garanties qui engagent toutes les parties prenantes.
La Constituante, a-t-il ajouté, doit se réunir avec la participation de tous les députés pour le parachèvement et l’adoption de la Constitution, la création de l’instance électorale, la fixation de la date des prochaines élections et l’adoption de la loi de la justice transitionnelle.
Pour sa part, le chef du gouvernement provisoire Ali Larayedh a jugé que la prochaine étape exige d’offrir des garanties suffisantes en favorisant l’apaisement social et médiatique et en mettant les institutions sécuritaire et militaire et les relations extérieures de la Tunisie, à l’abri des tiraillements ainsi que de parvenir à un consensus garantissant la sécurité du pays.
« La présidence du gouvernement ne décevra pas la Tunisie et le dialogue, continuera à être au service de la Tunisie, des Tunisiens et des objectifs de la révolution et interagira positivement avec les résultats du dialogue national », a affirmé le chef du gouvernement.
Il a souhaité voir tous les acteurs sur la scène politique et sociale uvrer à garantir les meilleures conditions pour la réussite du dialogue national, relevant que toutes les parties s’attendent à ce que le dialogue aboutisse à des choix qui consolident les réalisations du pays pour instaurer un climat politique, social et sécuritaire propice.