L’Instance politique du Front de salut national réunie, ce jeudi au siège de Nidaa Tounes, à Tunis, a dit tenir à la démission du gouvernement “après la succession de révélations documentaux sur l’implication d’un organe gouvernemental, même par négligence, dans des opérations terroristes” et les assassinats politiques de Chokri Belaïd et de Mohamed Brahmi.
L’instance a demandé une enquête sur les données révélées la veille lors de la conférence de presse de l’Initiative nationale de recherche de la vérité sur les assassinats de Belaïd et Brahmi, enquête à confier, d’après elle, à une commission indépendante, assistée d’IRVA.
Selon une déclaration dont lecture a été donnée par le secrétaire général de Nidaa Tounes, Taïeb Baccouche, le Front du salut considère que les récentes réactions et mesures administratives du ministère de l’Intérieur “dénotent une volonté de se dérober à sa responsabilité et à éluder les faits”.
En ce qui concerne le dialogue national, le Front de salut pose comme condition “que tous les partis conviés signent préalablement la feuille de route afin de s’assurer que toutes les parties prenantes y souscrivent et s’emploient à le faire réussir”. “Le processus des concertations a d’autant plus trop duré qu’il a fait perdre beaucoup de temps, aggravé la situation et conféré aux tractations davantage d’incertitude et d’opacité”, a déclaré Baccouche, estimant que “la situation dans laquelle se trouve la Tunisie commande que ces concertations prennent fin au plus vite”.
La réunion, aujourd’hui, de l’Instance politique du Front de salut national, “à titre presque exceptionnel, intervient à un moment crucial et décisif, au lendemain d’une conférence de presse qui a révélé des faits et suscité des doutes, sans compter qu’elle a eu lieu en fin de période de concertations du quartette pour l’engagement du dialogue national”, a encore dit Taïeb Baccouche.
La feuille de route du quartette (UGTT, UTICA, LTDH et Conseil de l’ordre des avocats) prévoit notamment, rappelle-t-on, que le gouvernement s’engage à démissionner dans un délai de trois semaines à compter de la date de la première séance de dialogue. Elle prévoit aussi que l’ensemble des protagonistes y proclament accepter la formation d’un gouvernement présidé par une personnalité nationale indépendante et dont les membres ne se présenteraient pas aux prochaines élections.