Le président du mouvement Wafa Abderraouf Ayadi, a souligné samedi, à Ben Guerdane (gouvernorat de Médenine), que son parti refuse le dialogue national parrainé par un quartet non politique et ne disposant pas de solutions pour résoudre une crise essentiellement politique.
M. Ayadi a précisé, lors d’un meeting organisé par le bureau régional du mouvement à Médenine (sud-est) que « ce qui se passe est loin d’être un dialogue même s’il apparaît comme tel. Ce dialogue demeure arbitraire et les négociations, qui se font dans un cadre d’ambiguïté, avec le concours d’un intermédiaire qui ne dispose pas d’outils de négociations, ne pourront pas aboutir à une solution ». D’après lui, «ces négociations ciblent les acquis de la révolution.
Il s’agit d’une manuvre visant à abandonner le recours au mécanisme des élections pour adopter l’alternative du quota, lequel se fera sous pression internationale”.
Et d’ajouter que “ce qui se passe en Tunisie est imputé à des forces internationales, lesquelles incitent à une confrontation civile, dans l’objectif de faire avorter le projet de la révolution”. Par la même occasion, Ayadi a mis l’accent sur les risques réels qu’encourt le pays, dont notamment la reproduction du scénario syrien sur notre territoire, estimant que «le danger réside en l’internationalisation de la crise ».
Dans ce sens, il a souligné que la crise politique du pays nécessite une solution politique, mobilisant des outils politiques adéquats. Le président du mouvement Wafa a appelé les courants révolutionnaires à s’allier et à unifier les élites, ainsi qu’à l’unisson des efforts des différentes forces attachées aux acquis de la révolution, dont notamment la reddition, l’encouragement de l’Assemblée nationale constituante (ANC) à l’adoption des lois immunisant la révolution et l’adoption de la loi de la justice transitionnelle.
Il les a invités, aussi, à faire face au retour des pratiques de l’ancien régime, telles que l’endettement excessif et les procès injustes. “Le mouvement Wafa imposera la loi d’immunisation de la révolution qui était pour certains une surenchère abjecte alors que pour d’autres elle n’est qu’un simple document politique “, a avancé Azad Badi. Il a annoncé, à cette occasion, que le mouvement cherche à former un bloc au sein de l’assemblée nationale constituante (ANC) pour défendre la révolution. “Ce bloc, qui sera composé d’une quarantaine de députés, aura pour objectif la création d’une force capable de faire entendre sa voix au sein de l’ANC”.
Les intervenants ont examiné, lors du meeting, des questions ayant trait aux solutions possibles pour sortir de la crise politique, à la légitimité après le 23 octobre 2013, ainsi qu’aux positions du mouvement face a l’impasse politique. D’autres intervenants ont critiqué l’Union Générale Tunisienne du Travail (UGTT) estimant que “c’est une force qui se place au-dessus du pouvoir de l’Etat”. Des critiques ont été également formulées contre le mouvement, qui selon certains, identifie les problèmes sans toutefois donner une alternative ou une solution.