Le syndicat des personnels pénitentiaires reproche au ministère de tutelle son refus de dialogue

La secrétaire générale du comité constitutif du syndicat général des personnels pénitentiaires, Olfa Ayari, a reproché au ministère de la Justice « l’absence de dialogue avec le syndicat et son refus d’associer les professionnels du secteur aux décisions qui les concernent, en particulier pour ce qui est des nominations, des mutations et des mesures se rapportant à la réforme du secteur ».

S’exprimant mardi lors d’une conférence de presse de son syndicat à Tunis, elle a accusé le ministère de tutelle d’avoir « marginalisé » les cadres et agents du système pénitentiaire et de refuser de procéder aux réformes qu’impose la situation « dégradée ».

La secrétaire générale du syndicat a, en outre, demandé à l’autorité de tutelle l’affectation d’un budget autonome à la direction générale des établissements pénitentiaires et de rééducation, « compte tenu de la spécificité du secteur et de la nécessité de conférer plus d’efficience à la gestion de ses ressources financières ».

Les dirigeants du syndicat présents à la conférence de presse se sont en outre plaint de l’insuffisance des effectifs et des « violences subies par les agents de la part des détenus » en « l’absence d’une loi à même de les protéger ».

Le cas cité avec insistance est celui des « violences graves subies récemment par des gardiens de la prison de Gabès lors de l’évasion de détenus sans que les agents aient pu riposter ou s’interposer faute d’effectif suffisant ».

Il ont également réitéré la revendication des professionnels du secteur en faveur de la mise en place d’un « système d’état d’urgence carcérale » applicable « en cas de nécessité pour faire face à des opérations terroristes, déjouer des tentatives d’évasion ou réprimer une mutinerie », faisant état d’une alerte notifiée par Interpol à la Tunisie au sujet d’une « possible attaque terroriste d’un établissement pénitentiaire en Tunisie ».