Le chef du gouvernement provisoire, Ali Larayedh, a fait état de “l’implication avérée” de l’organisation Ansar Chariaa dans les actes terroristes et les assassinats politiques de ces derniers temps en Tunisie, annonçant la décision de la classer comme “organisation terroriste”.
L’Etat tunisien a pris la décision de classer Ansar Chariaa comme organisation terroriste, avec tout ce que cela implique en termes sécuritaires, militaires et judiciaires, a affirmé Larayedh, indiquant qu’il n’y aura aucune marge de tolérance face au terrorisme, ni à l’encontre de quiconque porterait les armes contre la société tunisienne et contre les institutions de l’Etat.
Le chef du gouvernement a fait savoir que des investigations, des aveux et de nombreuses présomptions ont permis d’établir l’implication de certains éléments et dirigeants de l’organisation Ansar Chariaa en Tunisie dans des actes terroristes commis en 2012 et 2013.
Il a ajouté que les preuves collectées (dont les armes et les plans d’opérations saisis) démontrent la responsabilité de cette organisation dans les assassinats politiques du secrétaire général du Parti des patriotes démocrates unifiés, Chokri Belaid, et du chef de file du Courant populaire, Mohamed Brahmi, ainsi que dans les attentats ayant ciblé la police et l’armée.
Larayedh a, en outre, mis l’accent sur l’implication de l’organisation Ansar Chariaa dans des réseaux de trafic d’armes, des assauts fomentés contre des locaux sécuritaires et des projets de coup d’Etat.
Après avoir évoqué le rôle de cette organisation et ses deux branches, l’une militaire et l’autre sécuritaire, en matière de collecte d’informations et ses activités de stockage et de trafic d’armes, le chef du gouvernement a précisé que la juridiction en charge du dossier est seule habilitée à juger les personnes ayant commis des actes terroristes et des violences.
Il a appelé tous ceux ayant fait partie du mouvement d’Ansar Chariaa sans connaître ses liens directs avec Al Qaida au Maghreb islamique (AQMI) et autres groupes terroristes étrangers, à coopérer avec les autorités sécuritaires et judiciaires.
Il a, également, exhorté les organisations, associations et médias à aider les structures de l’Etat dans leur lutte contre cette organisation terroriste.
“Combattre ce mouvement n’a rien à voir avec son référentiel idéologique ou religieux”, a-t-il dit, précisant dans ce contexte que “ce qui est en cause ce sont des actes et des plans qui se trouvent être incriminés par la loi”.
Il a réaffirmé l’attachement du gouvernement aux principes des droits de l’Homme, et à la consécration de la liberté de se constituer en organisations, de la liberté de presse et de la liberté de création de partis.