Les élus dissidents ont renouvelé, lundi, leur attachement à la poursuite du boycott de l’Assemblée nationale constituante (ANC), du sit-in “Errahil” et des mouvements de protestations visant la chute du gouvernement, et ce jusqu’à l’annonce de la démission de l’actuel gouvernement et l’élaboration d’un calendrier fixant la fin des travaux de la Constituante.
Ces revendications ont été relayées par une délégation représentant les élus dissidents, lors de sa rencontre, lundi, avec le président de l’ANC, Mustapha Ben Jaafar.
Le porte-parole du parti Al Joumhouri, membre de la délégation, Issam Chebbi, a déclaré aux journalistes, que les élus dissidents ont fait savoir au président de l’ANC que «la solution à la crise actuelle passe par la démission du gouvernement de Ali Larayedh. Cette démission doit être admise et par la Troïka et par le parti Ennahdha».
Idem pour l’élu Fadhel Moussa qui a affirmé que les «conditions d’un dialogue national se résument à l’annonce de la démission du gouvernement et à l’examen de la formation d’un gouvernement de salut national, de la manière de dissoudre l’ANC après l’achèvement de ses travaux et de la mise en place d’un calendrier pour les élections».
De son côté, l’élue Rim Mahjoub a déclaré qu’il y aurait «des prémisses pour une sortie de crise, mais concrètement il n’y a aucune raison qui nous pousse à mettre fin à nos mouvements de protestation… Il faudrait annoncer clairement que l’actuel gouvernement est démissionnaire et qu’il poursuivra son travail, jusqu’à la formation d’un nouveau gouvernement non partisan, restreint et dont les membres ne se présenteront pas aux prochaines élections».
Par ailleurs, le groupe parlementaire du mouvement Ennahdha a tenu une réunion en présence du président du mouvement, Rached Ghannouchi. Ce dernier a présenté aux membres du bloc des précisions sur les propositions du parti et ses concertations avec les différents protagonistes.
Ghannouchi a refusé de donner de déclarations à la presse concernant ses propositions pour l’entame d’un dialogue national, ni sur le contenu de sa réunion avec le bloc parlementaire de son parti.
Lobna Jeribi, du parti Ettakatol, a affirmé que «l’ANC ne poursuivra pas ses travaux avant l’entame du dialogue national» qui tend à trouver une sortie de crise et réaliser un compromis sur la manière de parachever la phase transitoire. Cependant, elle estime que «les pressions et les menaces de destitution du président de l’ANC n’aident pas à trouver une issue à la crise».