Lancement de “l’initiative de la protection du processus démocratique”.

Des activistes de la société civile ont lancé mardi “l’initiative de la protection du processus démocratique”.

Cette nouvelle initiative est fondée, selon ses initiateurs, sur la souveraineté de la loi considérant l’assemblée constituante comme “une autorité légitime authentique” et appelant à une démocratie consensuelle.

“Il est impératif pour les différentes parties politiques de faire des concessions et d’adopter des mesures d’apaisement”, ont affirmé les animateurs de cette nouvelle initiative lors d’une conférence de presse tenue aujourd’hui à Tunis.

Dans une déclaration, les signataires de cette nouvelle initiative ont affirmé la nécessité de maintenir les institutions militaires et sécuritaires loin de toutes tractations politiques et partisanes affirmant que les tentatives pour copier l’expérience égyptienne est une expérience stérile qui risque de pousser la Tunisie vers de graves scénarios.

Ils ont aussi affirmé que la majorité par le nombre est insuffisante pour réaliser la stabilité et garantir la transition démocratique. “La démocratie consensuelle est un principe de base et une importante garantie pour protéger le processus”, lit-on dans ce document.

Les signataires de l’initiative ont par ailleurs demandé au gouvernement provisoire de présenter sa démission pour permettre la constitution d’un nouveau gouvernement, appelant le parti Ennahda, qui détient le plus grand nombre de sièges à l’Assemblée Constituante (ANC), de s’abstenir de charger un de ses candidats de constituer le gouvernement.

L’initiative appui la demande de confier la constitution d’un gouvernement de compétences à une personnalité indépendante. Elle propose de charger le président de la république provisoire de la convocation aux prochaines élections et d’engager des concertations avec les partis, les coalitions et les groupes parlementaires après la démission de l’actuel gouvernement.

Ils ont aussi demandé au front du salut national de revoir ses positions, d’engager le dialogue sans poser de conditions et de respecter la loi appelant les députés dissidents à reprendre leurs activités au sein de l’assemblée et le président de l’ANC d’accélérer l’application des accords concernant la Constitution.

Pour ce qui est des mesures d’apaisement, les animateurs de cette initiative ont appelé à suspendre les manifestations et les mouvements de protestation, à lever les sit-in et à ne pas instrumentaliser les médias en vue de raviver les tensions dans la rue.

L’initiative prévoit aussi la création “d’un comité du dialogue national” pour appuyer l’action des instances légitimes et avancer des propositions concernant le processus démocratique, l’étape de transition et les mécanismes pour accélérer l’adoption de la copie de la Constitution et l’organisation des prochaines élections. Cette initiative est menée par Ahmed Rahmouni, président de l’observatoire de l’indépendance de la justice, L’avocat Farhat Rajhi, Sihem Ben Sedrine, présidente du conseil national des libertés, Slaheddine Jourchi, président du forum El Jahedh, Zouheir Makhlouf président de l’association de réhabilitation des prisonniers, l’artiste Raouf Ben Yaghlen et l’universitaire H’mida Enneifer.