Deux députés du parti Ettakatol, composante de la coalition tripartite au pouvoir aux côtés d’Ennahdha et du Congrès pour la République (CpR), ont fait le choix de s’absenter de la séance plénière de questions au gouvernement et consacrée par l’Assemblée nationale constituante à la situation sécuritaire dans le pays.
Cette plénière dédiée aussi, en partie, à l’éloge funèbre du député et chef de file du Courant populaire, de tendance nationaliste nassérienne, Mohamed Brahmi, assassiné par balles le 25 juillet dernier, s’est tenue en l’absence d’une soixantaine de députés dissidents qui s’étaient retirés de la Constituante au lendemain de l’assassinat de Brahmi et dont le sit-in se poursuit depuis déjà neuf jours d’affilée, juste devant le Palais du Bardo.
Les deux députés d’Ettakatol absents de la séance, Lobna Jeribi et Jalel Bouzid sont rejoints par Faiçal Jadlaoui, indépendant et néanmoins membre du groupe d’Ettakatol à l’ANC, indique le député Jalel Bouzid. Contacté par la TAP, Bouzid a justifié le boycott de la séance plénière de ce mardi par l’absence des élus dissidents.
«Bien que totalement opposé à la position de certains députés et de certaines forces politiques réclamant la dissolution de la Constituante et des institutions qui en sont issues comme solution à la crise et que je demeure persuadé qu’un tel choix risquerait de faire basculer le pays dans l’inconnu, je ne pouvais pas, pour autant, me permettre de participer à cette plénière pour des considérations morales et politiques», écrit Bouzid dans une déclaration dont copie est parvenue à la TAP.
Selon lui, l’Assemblée constituante ne pourra reprendre ses travaux, faute de consensus, pour parachever l’élaboration de la Constitution, boucler la composition de l’ISIE et mettre en place la loi électorale. « Le dialogue et le consensus qui exige parfois des concessions douloureuses, restent l’unique voie pour sortir de la grave situation marquée par la montée du fléau du terrorisme», a-t-il déploré.