«Pour peu que la volonté politique existe, il est possible de faire face aux terroristes et d’éviter d’éventuels attentats et assassinats», selon Dr Noureddine Naifar, spécialiste en criminalistique, cybercriminalité et terrorisme et enseignant à l’Ecole supérieure de la police nationale et à l’Ecole supérieure des forces de sécurité intérieure.
Contacté mercredi par l’agence TAP, Dr Naifar a souligné qu’il est possible de circonscrire en Tunisie les actes terroristes susceptibles de cibler les personnels de l’Etat (police, armée, juges, technocrates et agents de la fonction publique) par l’utilisation d’explosifs.
Il s’agit de mobiliser les moyens matériels et humains, notamment des compétences, la garantie du contrôle légal par radar, par écoute électronique et sur Internet, la coopération avec la police internationale Interpol et avec l’Algérie et la mise en service d’un numéro vert sécurisé à l’usage des citoyens qui doivent, pour leur part, informer la police de tout acte suspect, a-t-il proposé.
L’expert en criminalistique a expliqué que la Tunisie fait face actuellement à des organisations terroristes structurées dans des réseaux para-nationaux qui se livrent à divers crimes notamment le trafic d’armes et de stupéfiants, la contrefaçon de devises, le négoce de voitures volées, la traite des blanches et autres.
D’après lui, ces organisations sont structurées idéologiquement dans la 4ème génération d’Al Qaida. Ce sont de jeunes djihadistes dépourvus de culture religieuse mais maîtrisent l’électronique et Internet et puisent leur inspiration des fatwas diffusées par certaines télévisions satellitaires. Ils sont recrutés par des organisations et des associations caritatives qui disposent de fortes sommes d’argent, a-t-il soutenu.
Selon l’expert, ces organisations terroristes ont pour objectif de décomposer l’Etat classique (police, armée et systèmes administratif, juridique et législatif) et lui substituer des fonctionnaires d’obédience idéologique salafiste. Le système économique et financier est aussi visé par ces organisations qui s’emploient à le subordonner à un autre capital mondial, celui des banques islamiques et des grands argentiers du golfe, a-t-il ajouté.