Lors d’une conférence de presse tenue, ce vendredi 26 juillet au palais du gouvernement à la Kasba, le ministre de l’Intérieur Lotfi Ben Jeddou a déclaré que Boubaker Al Hakim, un salafiste extrémiste et Lotfi Ezzine, sont soupçonnés d’être derrière les assassinats de Mohamed Brahmi et de Chokri Belaïd.
Le franco-tunisien, Boubaker el-Hakim, 30 ans, a été expulsé de Syrie en 2005 et mis en examen dans le cadre de l’enquête dite des “filières irakiennes” .
Boubaker el-Hakim — dont le frère Redouane, 19 ans, a été tué en juillet 2004 en Irak -, a été mis en examen pour “association de malfaiteurs en relation avec une entreprise terroriste” par le juge de la section anti-terroriste du Parquet de Paris, Jean-François Ricard.
Il a ensuite été placé sous mandat de dépôt par un juge des libertés et de la détention (JLD), conformément aux réquisitions du parquet.
Originaire du 19e arrondissement de Paris, Boubaker el-Hakim connaissait Farid Benyettou. Mis en examen et écroué à Paris en janvier 2005, ce dernier est considéré par les enquêteurs comme le chef spirituel et recruteur du groupe de jeune parisiens qui cherchaient à rejoindre le djihad en Irak.
Pour sa part, Boubaker el-Hakim s’est rendu une première fois en Syrie en 2002 pour étudier l’islam, puis à nouveau courant 2003, au moment de la chute du régime de Saddam Hussein. En 2004, il y retourne à nouveau, mais est arrêté en septembre, alors qu’il tente de franchir la frontière irakienne sans passeport.
Trois Français morts en Irak, qui ont été formellement identifiés, seraient passés par cette cellule qui gravitait autour de la mosquée Adda’wa, rue de Tanger à Paris (19e). Il s’agit de Redouane El-Hakim, le premier Français tué en Irak dans la nuit du 17 au 18 juillet 2004 à Falloujah, de Tarek Ouinis et d’Abdelhalim Badjoudj.
Boubaker el-Hakim, condamné, en 2008 à sept ans de prison en France, avait été remis en liberté en janvier 2011.
Le tribunal correctionnel de Paris avait estimé qu’il avait eu “un rôle de combattant” et “d’incitateur pour les jeunes Parisiens d’origine étrangère du 19e arrondissement”, de “facilitateur” pour leur passage en Irak et de “superviseur”.
Avec AFP et le Monde
France 2- Envoyé spécial du 18/03/2003