Un accord de coopération sur la réforme du secteur de la sécurité en Tunisie a été signé mardi matin, entre le Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD) et l’Ambassade du Japon en Tunisie au siège de l’Organisation des Nations Unies à Tunis, en présence de M.Hédi Ben Abbes, conseiller principal auprès du président de la république chargé des affaires diplomatiques et de représentants des ministères de l’intérieur et des affaires étrangères.
Il s’agit d’un accord de financement additionnel de 2,690 M USD du projet “d’appui à la prévention, à la préparation et à la réponse aux crises en Tunisie”, mené en coopération avec le PNUD pour réformer le secteur de la sécurité en Tunisie.
Ce projet qui a été mis en oeuvre entre août 2011 et septembre 2012, avait notamment permis d’appuyer le ministère dans la révision du cadre juridique applicable, afin de le conformer au contexte démocratique, d’élaborer des modules de formation et manuels de procédures opérationnelles conformes aux droits de l’Homme et aux standards internationaux en la matière et d’initier la réflexion sur l’amélioration des relations entre les services de police et le citoyen.
En vertu de cet accord, le nouveau financement du japon permettra de mettre en oeuvre la seconde phase de ce projet visant à appuyer la réforme du secteur et à renforcer les capacités des forces de sécurité à travers l’amélioration du cadre juridique et institutionnel, la formation et le renforcement de la gestion des ressources humaines, l’amélioration des relations entre les forces de sécurité et la population et l’orientation vers une approche de service public.
Dans son allocution d’ouverture, le coordinateur représentant du PNUD en tunisie, M.Mounir Tabet a indiqué que la Tunisie a initié, au lendemain de la Révolution, une réforme du secteur de la sécurité, en vue de créer les conditions nécessaires à la réussite de la transformation en cours.
“Cette réforme constitue une dimension clé de la transition démocratique”, a-t-il dit, “toutefois, il s’agit d’un processus à long terme qui requiert, non seulement une refonte du cadre juridique et une mise à niveau des capacités existantes, mais aussi un changement de paradigme, à travers le passage à une police au service de la population, soumise aux exigences de l’Etat de droit et à l’obligation de rendre compte”, a-t-il ajouté.
Dans ce contexte, il a affirmé que le PNUD accompagne le Ministère de l’intérieur dans ce processus, avec l’appui de ses partenaires financiers, parmi lesquels le Japon occupe une place de premier plan, à travers un projet pluriannuel.
Il a indiqué que ce projet se propose de contribuer aux orientations stratégiques définies par le Gouvernement tunisien, à travers l’amélioration notamment du cadre juridique et institutionnel des forces de sécurité, de la politique de formation axée sur les droits de l’Homme, du renforcement des capacités de management et de gestion des ressources humaines et des capacités de pilotage, de prévention, outre le rapprochement des forces de la sécurité de la population dans le cadre d’une approche de police de proximité, associant les communautés locales et la société civile.
De son coté l’ambassadeur du Japon à tunis, M.Juichi Takahara a souligné que cet accord, destiné au projet “appui à la prévention, préparation et réponse aux crises en tunisie” mené en coopération avec le PNUD et financé par le japon, permettra d’appuyer le gouvernement tunisien en particulier le ministere de l’interieur à conduire les réformes nécessaires du secteur de la sécurité.
“Ce projet qui s’étalera sur une période de 3 ans a partir de 2013, a pour objectif de renforcer le cadre institutionnel et juridique de l’appareil sécuritaire conformément aux exigences de l’état de droit et de dispenser une formation aux services de sécurité en adéquation avec les standards internationaux et les principes universels des droits de l’homme”, a-t-il relevé.
Partenaire traditionnel de la Tunisie dans ses efforts de développement, le gouvernement japonais s’est illustré depuis janvier 2011 par sa forte implication en appui à la gouvernance démocratique et au relèvement économique, dans le cadre de la transition démocratique. Le gouvernement japonais avait financé à travers le PNUD, 7 autres projets dans le domaine de la gouvernance démocratique, de l’emploi l’appui aux régions défavorisées Le montant global de ces financements s’élève à 17,337 millions de dollars soit environ 28 MDT.
Lors de la visite du président provisoire de la république, Mohamed Moncef Marzouki, en juin dernier au japon, la banque Japonaise de coopération internationale avait décidé la levée des réserves sur le décaissement de la deuxième tranche de la valeur du crédit “samourai” au profit de la tunisie qui s’elève à 250 millions de dollars (environ 350 MDT).